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jeanneovertheworld - Page 41

  • ground zer-hope

    Elle était fière, en 1996, cette sculpture sphérique  entre les deux tours du World Trade Center.

    Avec Espérance nous posions insouciantes.

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    Puis, le 11 septembre est passé par là. Les tours trop ébranlées par les impacts se sont couchées, pulvérisées, mêlant dans la poussière les papiers des bureaux et les os des hommes.

     

    Sous les gravats, on a fini par retrouver la boule, un peu déglinguée, un peu plus vieille. Elle porte sur elle les marques de ceux qui ont vécu.

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    Finalement l'histoire de cette boule est peut-être la mienne. Espérance est à 5000 kilomètres mais j'ai en moi espoir et confiance.

    Peut-être que je ressortirai de cela avec sur moi les marques de ceux qui ont vécu, mais debout et bien présente.

    Wait and see.

  • rideau

    7ae4ac0cc034e59af3ad647ec1ed046a.jpgLes pierres sont alignées à Carnac. Je ne sais pas ce qu'elles attendent. Tranquillement elles sont là, plantées. Elles nous rassurent sur notre finitude, nous inscrivent dans une étrange lignée humaine.

     

    Les colères de l'océan nous apportent l'humilité que nous avions oublié997351b2ca716c8818a4c13854cb4032.jpg. Les pieds au bord de la falaise, le vent nous fait vasciller comme il joue à l'automne avec les feuilles et nous pouvons ressentir, au fond de notre corps, les vibrations des vagues qui se brisent avec fracas sur les rochers en contrebas.

    La tempête nous fait trembler mais si le roseau ne casse pas, demain matin il sera à nouveau caressé par les rayons du soleil.

     

    Le plateau se vide, les caméras ne tournent plus, on éteint les rampes de projo.

    Après les cris, les flash, les pailettes, on reste seul face à soi-même : RIDEAU.

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    J'informe la foule de mes lecteurs que je me retire de la vie pour mieux revenir...

    Quand j'aurai signé pour une nouvelle saison !

  • passage obligé

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    Il fallait que j'y aille, il fallait que je monte par cette route aux pavés disjoints jusqu'aux ruines de ce chateau où paissent quelques moutons.

    Parce que je suis une fille qui fantasme sur des noms, qui vibre avec des idées, qui rêve avec des évocations...

    J'ai adoré perdre mon regard sur la côte européenne en ayant les pieds en Asie.

    Je suis une fille de concept.

    Du haut de la colline on peut bien le voir, le détroit du Bosphore.

    On voit deux mondes si proches et pourtant disctincts, deux continents qui se font face mais qui ne peuvent pas se toucher. Je suis en haut de cette colline et je regarde la planète en spectatrice. D'un côté la Mer Noire, de l'autre la Méditerranée, ce point du globe oppose autant les continents que les eaux.

    Je m'ettonne juste que ce soit si paisible aujourd'hui...

    Tout semble figé, les continents comme des corps allongés, si proches mais qui jamais ne se rejoindront.

     

  • la fille qui perd la tête

    884b8b26f1fffbc8ab13654f30f393f7.jpgC'est bizarre. Elle attend tout le temps, plantée là, au bord de la rivière, un peu à l'écart du centre-ville. Il faut marcher un peu pour la trouver, loin de l'animé port bo-bo de Nyhavn.

    Den lille Havfrue est toute seule sur son rocher. Elle semble si triste et les touristes qui viennent la voir sur cette promenade ne lui apportent rien, ils essaient de la toucher, prennent une photo et s'en vont. Certains plus téméraires essaient de la pelotter, sans respect, d'autres l'ont déjà décapitée par le passé, sans qu'elle ne bronche.

    Elle pense à quoi la petite sirène ?

    Elle hésite entre deux mondes, l'eau ou la terre, finalement elle n'est nulle part.

    Elle ne sait si elle doit plonger et noyer ses rêves ou essayer encore de se faire aimer par cet homme, ce Prince Charmant.

    Lorsqu'on va à Copenhague et que l'on prend le temps d'aller la voir, on pense d'abord se replonger dans l'enfance, au temps de contes d'Andersen, de Grimm et des autres.

    Mais c'est illusoire, on ne peut retrouver ce regard léger. La petite sirène me fout le bourdon, qu'elle plonge bordel ! Ou qu'elle aille le retrouver !

    Mais ne reste pas sur le rocher ma belle... Tu risques de te transformer en statue...

     

     

  • dolorosa

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    Ceux qui me connaissent vont soupirer... Oui, je ne suis pas guérie de cet amour philosophique pour la judaïté. Je ne parle pas de judaïsme ou de Juif parce que ça n'a rien de religieux. Cessez de soupirer, hommes de ma vie qui n'êtes pas amputés, le fantasme est derrière moi.

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    Cependant, en écoutant les infos j'aimerais que l'on puisse voter, comme pour Soph' Les toujours ouvrables au festival de Romans ( http://www.festivalderomans.com/festival_de_romans/participants/ ) , comme pour mon association favorite pour l'eau dans le monde ( http://www.votregouttedeau.org/  ) pour que les seules grenades que l'on entende à Jérusalem et dans toute la région soient exlusivement sucrées...

     

    J'aimerais que, comme sur ce panneau de la Via Dolorosa, les langues se mélangent sans s'affronter.

     

    Il y a déjà eu assez de sang versé, de toute part.

     

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    J'aimerais pouvoir encore prendre un verre sous la lumière du soleil couchant sur une plage de Tel Aviv, créer une Via Jubilitio avec toi et faire que nos langues se mélangent sans s'affronter.

     

     

     

  • ténébreux

    cb2129a44ea0bb668f79a1ff1ac0d784.jpgEn quatrième de couverture d'un livre, un jour, j'ai vu son regard. Une photo que je n'ai pas retrouvée, de la famille de celle trop détournée aujourd'hui du Ché. Une photo qui nous colle à ses yeux, où ses cheveux en bataille calment presque l'impression de folie rageuse qui habite ce visage.

    J'ai enregistré son nom, à jamais : Maïakovsky.

    J'ai toujours eu une curiosité admirative pour ces gens de l'Est, pas les Russes, mais les Soviétiques. Devant les condamnations bien pensantes, je pense au peuple, à l'ancrage de la foi, au deuil des idéaux.

    Je ne saurais jamais bien qui était Maïakovsky, père d'un futurisme du passé, dissident au coeur d'un parti auquel il a adhéré et qu'il promouvait, e2b58ec9febbbdb674cef090deb5fad0.jpgamoureux et incapable d'aimer la soeur d'Elsa Triolet, un caractère maladivement tragique.

    Son suicuide, sa courte mais folle vie, le propulsent au rang de légende pour ses contemporains.

    Ses contemporains sont morts. Qui se souvient de lui ?

    Mais qui peut oublier ce regard et dire qu'il n'y lit rien, qu'il ne faut pas aller voir derrière ?

     

     

     

  • in memoriam

    Je me souviens de cette grande avenue de Prague en haut de laquelle se dresse Venceslas.

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    En 1998, la pluie tentait de masquer les pleurs d'une mémoire qui s'efface.

    Trente ans après le Printemps, je suis venue voir ce que la Révolution de velours avait fait des hommes. J'ai marché dans les rues à la recherche de Kafka, écouté des petits concerts dans les vieilles maisons de la Grand Place en pensant à Dvorak. Dans le vieux cimetière juif, la carcasse immense d'un Roger Hanin solitaire amenait plus de gravité encore au lieu. En haut, au chateau, j'ai vu Vaclav Havel avec les espoirs d'un peuple sur les épaules, gêné de tout un protocole qui le dépassait, lui, l'homme de plume. 

    J'ai repassé le Pont Charles à la recherche des traces, des cicatrices. Dans la ville je n'ai vu que les prémices du capitalisme, Mac Donald's et Dunkin' Donnuts.

    Je savais pourtant qu'il s'était immolé là, pour la liberté... Par désespoir de trop d'espoir. J'ai cherché la trace de Jan Palach... abcb93f97c45392e50b00f8496473af2.jpg

    J'ai trouvé un amoncellement de fleurs, une plaque à la mémoire des victimes du communisme et une croix fragile, en bois de bouleau. J'ai aimé cette trace discrète, humble, dont la valeur n'était donnée que par la ferveur des gens qui s'inclinaient devant l'endroit.

     

    2b954207d83618ce03a0b4fd7f7412ff.jpgAujourd'hui, les autorités ont gravé son visage dans la pierre. Ceux qui se souviennent essaient encore de glisser quelques fleurs, que des agents de ville enlèvent discètement.

    Qui se souvient de Jan Palach ?

     

     

  • fenêtre sur le monde

    6a8ac43eec32c8f9e73fae01bc139514.jpgJ'aurais pu rester des heures à ce balcon.

    Ecouter le bruit du ressac.

    La nuit qui tombe n'enlève rien à l'hypnotique de la scène. Je suis dans une ville vide d'hommes, pas un passant pour passer, pas un chien pour aboyer.

    Les terrasses des restaurants, ceux qui sont ouverts, sont vides. Les serveurs défont le soir des tables qu'ils ont dressé le matin sans illusion. Pour se faire croire que la vie est là.

    Pourtant il y a de la lumière...

    Le temps passe doucement à ce balcon sans que rien ne me le prouve, je suis comme en lévitation, hors du temps, hors de tout.

    Il n'y a que les sonneries régulières de l'église. Je suis un peu troublée qu'elle se rappelle à moi. Dormir juste à côté de cet édifice m'en remémore un autre.

    Mais les vagues effacent sur le sable, etc....

  • à la frontière

     

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    Brassens chantait " tant qu'il y a des Pyrénées " http://www.paroles.net/chanson/22372.1/

    Je regarde au loin cette chaîne de montagnes, je me dis que les barrières sont bien dérisoires et me demande de quoi elles ont donc bien pu nous protéger.

    Je passe la frontière aussi facilement qu'à la Brême d'or, vive l'Europe ! Mais tout de suite je sais que je suis ailleurs, il n'y a pas que les panneaux qui me parlent, je sens qu'au delà d'un militantisme indépendantiste, les Basques de ce côté là diffèrent de ceux de l'autre rive, le Bidassoa comme fossé.

     

     

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    Je suis sur la crête en février. Même si l'herbe est un peu trop verte, le vent doux sur mes joues essaie de me faire croire qu'on est en été. Mais la cabane de berger est fermée à double tour. Il n'y a personne sur ces chemins, un cycliste emmitoufllé passe, comme un fantôme sur cette route de St Jacques de Compostelle.

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    Sur les quais du port de Saint Jean de Luz, je ne croise toujours personne.  Nous sommes bien en hiver.

    quand reviendra l'été ?

    où serais-je rendue quand reviendra l'été... ?

  • halls d'aéroport

    J'ai déjà écrit sur les avions ( cf. janvier 2006 )

    J'aime toujours me retrouver ainsi, comme en apesenteur entre deux mondes, dans les airs à l'aube de tous les possibles, la respiration que l'on retient avant de vivre. a0da846fd53f20ff883f3239f6e9cd0a.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Mais je me rends compte que les halls d'aéroports sont déjà l'antichambre d'un ailleurs. Par leur uniformité, par leurs normes froides. De Calama à Shanghai, de Reykjavik à Sao Paulo, de Tallinn à Tachkent, on trouve ces mêmes carrelages, ces mêmes sièges orphelins, prêts à accueillir tout le monde, prêts à ne retenir personne.

    Comment insuffler une âme là où personne ne reste ?

    Je me sens bien dans ces halls parce que l'on est déjà nulle part. J'ai un billet d'embarquement dans ma main, à mon nom, mais je ne suis personne.

    Je peux m'oublier.