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in memoriam

Je me souviens de cette grande avenue de Prague en haut de laquelle se dresse Venceslas.

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En 1998, la pluie tentait de masquer les pleurs d'une mémoire qui s'efface.

Trente ans après le Printemps, je suis venue voir ce que la Révolution de velours avait fait des hommes. J'ai marché dans les rues à la recherche de Kafka, écouté des petits concerts dans les vieilles maisons de la Grand Place en pensant à Dvorak. Dans le vieux cimetière juif, la carcasse immense d'un Roger Hanin solitaire amenait plus de gravité encore au lieu. En haut, au chateau, j'ai vu Vaclav Havel avec les espoirs d'un peuple sur les épaules, gêné de tout un protocole qui le dépassait, lui, l'homme de plume. 

J'ai repassé le Pont Charles à la recherche des traces, des cicatrices. Dans la ville je n'ai vu que les prémices du capitalisme, Mac Donald's et Dunkin' Donnuts.

Je savais pourtant qu'il s'était immolé là, pour la liberté... Par désespoir de trop d'espoir. J'ai cherché la trace de Jan Palach... abcb93f97c45392e50b00f8496473af2.jpg

J'ai trouvé un amoncellement de fleurs, une plaque à la mémoire des victimes du communisme et une croix fragile, en bois de bouleau. J'ai aimé cette trace discrète, humble, dont la valeur n'était donnée que par la ferveur des gens qui s'inclinaient devant l'endroit.

 

2b954207d83618ce03a0b4fd7f7412ff.jpgAujourd'hui, les autorités ont gravé son visage dans la pierre. Ceux qui se souviennent essaient encore de glisser quelques fleurs, que des agents de ville enlèvent discètement.

Qui se souvient de Jan Palach ?

 

 

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