" Plus bleu que le bleu de tes yeux,
Je ne vois que les rêves
Que m'apportent tes yeux..."
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" Plus bleu que le bleu de tes yeux,
Je ne vois que les rêves
Que m'apportent tes yeux..."
Vaste chantier que celui de l'opéra.
Fiasco financier, pugillat politique mais prouesse technique, bijou esthétique.
Se retrouver face à face avec le symbole de cette ville, aux antipodes, a quelque chose d'irréel.
Entrer, fouler du pied la moquette mauve... On se sent privilégié.
Et qu'importe qu'on ne se sente pas Carmen, être dans un lieu mythique, c'est se sentir peu de chose.
Jorn Utzon est mort, une petite brève dans un journal, passée inapparçue. Jamais il n'aura vu de ses yeux son oeuvre terminée, jamais il n'a remis le pied en Australie.
Jorn Utzon est mort mais l'opéra reste.
Que restera-t-il de nous ?
Quelle trace laisserai-je, ailleurs que dans ton coeur ???
Les routes lorraines, un jour ordinaire.
Le brouillard est un ami chaleureux qui nous plonge dans sa ouate rassurante. Il efface le relief, il efface les à-côtés.
Il n'y a que moi sur le route et je ne vois pas très loin.
Je ne sais pas où je vais, j'ai juste la certitude d'avancer, dans le flou, dans le vague, j'avance vers un là-bas que je crois ailleurs. Je fais semblant de me dire que je ne sais pas où cela me mène...
Je trouve le climat bien ironique et j'espère ne pas trop être cynique...
A bas les images d'Epinal, point de tempête de neige, que fait la police, que nous disent les médias ???
C'est étrange tout de même ce que les vaches broutent ce matin.... Un peu de sucre glace ? De la cocaïne ??? Je vais aller faire un tour dehors, histoire de vérifier, avec mes moufles !
Je regarde cette photo, les arbres nus, totalement. J'ai été surprise de voir qu'à Nimes les feuilles commençaient à peine à jaunir.
Parfois, c'est vrai, je dois avouer que nous n'habitons pas le même pays.
Voulant passer à l'Action Directe(ment), je surfe sur le net et me saute à la gueule un lien évident, dans les arcanes du web : " L'Organisation révolutionnaire du 17-Novembre était une organisation clandestine révolutionnaire d'extrême gauche grecque d'obédience marxiste, dirigée contre la junte militaire alors en place, et qui se définit comme révolutionnaire, anti-capitaliste et anti-impérialiste." (WiKi)
Derrière mon côté embourgeoisé, je ne suis pas une fille du 17 novembre pour rien.
Oui, je suis à ma manière une organisation clandestine révolutionnaire, parce que ça bouillonne, parce que je me révolte, contre moi-même d'abord.
Mais tout cela reste enfoui, la fille du 17 novembre est intérieure.
"Par ici plus personne ne sait couvrir ses plaies
Elle sacrifie toutes ses envies à l'infini
Et c'est ici que tout finira
Au paradis, elle aura ce qu'elle voudra
Elle deviendra ce qu'elle voudra
Là-bas une fée, un ange, n'importe quoi ce qu'elle voudra..." ( Indochine )
Non, je ne suis pas suicidaire.
Confiante.
Consciente.
C'est juste que tout ce qui bouillonne vient d'exploser.
Et voilà, je vois trente six chandelles !
Le sourire aux lèvres, c'est presque avec euphorie que j'ai retrouvé Fleury. Malgré toutes les années, malgré toutes mes batailles, je me gare et rien n'a changé.
J'adore ce lieu, tout ce qu'il incarne pour moi qui n'ai finalement rien connu.
Je ne comprends pas, mais je m'y sens si bien.
Ces cratères d'obus recouverts de mousse me ramènent à mon cratère de cancer recouvert de peau.
Fleury est un endroit paisible.
Un lieu mort et survivant à la fois.
C'est ma place.
"Verdun, j'y reviens"
La petite fille de novembre ne se lasse pas, laisse aller ses pas.
J'ai refais le tour de l'étang cet après-midi. Arrivée loin de tout, il n'y a plus de bruit de voiture, plus de bruit d'usine. Je me plante face au soleil, j'offre mon visage à ses rayons meutriers comme un pied de nez à la maladie. Je ferme les yeux. Je cesse ma course pour profiter de ce nowhere.
Et la magie opère : la musique du vent dans les roseaux.
Voilà ce que je voudrais pouvoir emmener avec moi : la musique du vent dans les roseaux de l'automne.
"Petite fille de novembre
Si blanche dans la nuit de cendre
Trouble adolescente en sursis
Petite fille inconséquence
Entre deux tempos qui balancent
Est-ce une présence, une absence ?
Est-ce blessure, est-ce naissance ?
Petite fille malentendu
Petite fille ambigüe
Même si t'as perdu la mémoire
Garde nous juste un peu d'espoir ( JJG)
Je suis un champ de bataille, tout ce qui a explosé en moi laisse une trace : l'hymen disparu, le trou au bras refermé et toutes ces années qui me fissurent.
En ce jour d'armistice, la petite fille de novembre peut-elle faire la paix avec elle-même ?
Je ne peux pas dire que je n'aime pas être là, sur les marche de la Madeleine , enivrée par la foule et les voitures, que je n'aime pas m'abandonner à l'anonymat et descendre les Champs.
C'est cela peut-être l'idée du paysage mental, ce que j'aime c'est être là et respirer jusqu'à sentir mon corps, jusqu'à avoir conscience de moi dans un décor.
J'aime regarder les toits depuis les fenêtres de ma chambre place Clichy, sourire du spectacle d'ombre et de lumière que me jouent les nuages, j'aime être à la fenêtre et regarder jusqu'à ne plus rien voir, que moi, en vie, ici.
Ou ailleurs.
Qu'importe donc le décor... ? Pas si sûr.
J'ai beau marcher à perdre haleine, jusqu'à ne plus savoir ce qui actionne mes jambes, jusqu'à ne pas savoir si je marche, si je cours ou si je flotte, une grande bouffée de rien me vient entre canal et l'étang.
J'aime être là et y revenir, j'aime me perdre et me retrouver.
C'est chez moi...
Il y a comme un truc qui sort du brouillard...
"Eiffel Tour" en photo, quel cliché...
Mais je ne peux m'empêcher d'immortaliser sa tête dans les nuages.
La brume la rend moins prétentieuse, elle ne se donne pas entièrement aux regards, ne s'offre pas entièrement aux objectifs. Elle en impose plus en fait, moins pute, plus inquiétante par ce mystère du flou.
Il n'y a pas d'autre fantôme ici.