Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

jeanneovertheworld - Page 14

  • la fin du début

    Il y a toujours de la tristesse

    un peu

    dans les débuts.

     

    Pour accéder au réel, il faut faire le deuil de l'imaginaire.

     

    Pour faire naitre des possibles, il faut en sacrifier d'autres sur l'autel de la conscience rationnelle.

    horloge-orsay.jpg

     

     

    Tout début est une fin du monde.

     

     

    Celui d'avant.

     

     

    Rien ne sera plus comme avant...

     

     

     

    Tant pis... : je t'aime.

     

     

  • tant et temps...

    Il y a cette horloge étrange,

    sur le quai de la gare

    qui égraine les minutes comme d’autres les secondes.

    Depuis le temps que je la regarde,

    j’ai déjà passé deux jours sur le quai.

     horloge folle.JPG

    Et si elle tournait à l’envers…

    Pourrions-nous réécrire les pages,

    pourrait-elle effacer ce que je ne veux oublier ?

     

    Puisqu’on est déjà plus loin,

    il n’y a plus aucun risque à oser vivre.

    Peut-être même sommes nous déjà morts…

     

    Dans mon wagon.

    Le train démarre et m’entraine vers demain,

    ou hier on ne sait plus bien.

    Je m’éloigne du diktat de l’horloge.

     

    Et passe la vie

    sans que ne passe l’envie d’elle…

    et de toi…

     

     

  • détails de taille

    J’aime l’art.

    Parce qu’il incarne l’inutile nécessaire à l’humanité.

    hopper texte tableau.jpgLa peinture entre autre.

    Edward Hopper en particulier, pour ses tableaux si remplis de vide, si profonds dans le rien.

    J’aime les musées à tableaux, du Rijksmuséum d'Amsterdam au Tate de Londres.

     

    D’aucuns pourraient être surpris de mes photos, prises au Moma, et pourtant…

     

    Dans un musée comme dans la vie, ce qui m’intéresse, c’est le vrai.

    Voir de mes yeux, sans filtre.

    Ne pas rester l’oreille contre l’audio-guide : juste planter mes pieds devant la toile et la vivre.

    Ressentir.

    Etre surprise la première fois par la taille des Demoiselles d’Avignon, par le sombre et l’immensité de la Ronde de nuit.

     

    Il en va de même pour tout dans la vie : on a beau savoir, voir c’est autre chose.seurat gros plan.JPG

     seurat loin.jpg

    Certains photographient Seurat de loin, passent comme on zappe.

    Moi j’avance, encore et encore. Je cherche le vrai.

     

    Au Moma, j’ai revu des Nymphéas.

    Je suis toujours un peu émue, ou gênée du clin d’œil que Monet fait toujours à ma vie.

    Et j’ai encore appris de lui. Sans plus comprendre, sans défaire le mystère.

    En regardant.

    Avec mon œil.

    manet gros plan.JPGMon œil qui ne s’attarde pas à l’apparence,  qui n’a que faire de l’esthétique.

     

    En avançant j’ai vu les couches, deviné les sous-couches. Comme on peut lire la folie et le génie de Van-Gogh dans les tourbillons du pinceau, j’ai cherché les poils à jamais exposés, englués dans la peinture.

    manet 2.JPG 

    Je veux encore aller dans les musées, chercher la peinture écaillée, les traces des vivants après leur vie.

    Rentrer à l’intérieur des œuvres pour ressentir les hommes.

    Pas regarder le tableau, ne m’intéresser qu'aux coups de pinceaux.

    Je veux prendre tous les détails comme des semences que je laisserai germer en moi.

    Et en sortant dans la rue, en sortant dans la vie, je sourirai sans doute en me disant « je sais ».

    Ressentir.

    Vivre.

    Etre.

    Devenir.

     

  • à fleur de pot

    Je suis entrée la dernière, j’ai posé mon sac sur le bureau et j’ai déclaré ouverte la Nième cérémonie du savoir par cette phrase qui ne vieillit pas : «  merci, vous pouvez vous asseoir, sortez vos affaires… ».

     

    C’est lorsqu’ils sortaient trousses et cahiers que je l’ai vu :

    le pot de craies.

    Un petit pot de plastique, de la récup’, de la débrouille, un petit pot qu’on ne voit pas, qu’on ne regarde pas. Et c’est tant mieux, petit pot pas glorieux des écoles de la République.

    Un petit pot de rien, vide comme un ciel de brouillard, avec des bouts de craies plus petits que l’espoir.

    Un petit pot qui va me faire des clins d’œil toute l’heure…

    Un petit pot au coin du bureau, un petit pot esseulé, un petit pot tatoué.

    « we love PHiLO »

    love philo.JPG

     

    Un petit pot qui doit te regarder… philo-sopher

    sans oser vraiment te dire qu’il aimerait... philo-lover.

     

    Et je quitte la salle en souriant.

    Avec tout de même cette interrogation folle :

    We love Philo… est-ce pléonasme ?

    We love Philo… est-ce truisme ?

    We love Philo… est-ce euphémisme ?

     

    En tout cas je retiens qu’il manque à toute cette histoire la –Sophie, σοφία, cette sagesse raisonnée…

    Et si la clé c’était cela : consciemment perdre conscience,

    cesser d’être sage pour se contenter d’aimer

    et se nourrir d’aimer aimer …

     

    C’était l‘histoire vraie d’un bavard petit pot de craies …

     

     

  • la forêt des ombres

    calcinés 2.JPGLes sapins de la Montagne Brûlée

    Sont encore debout

    Les sapins de la Montagne Brûlée

    S’accrochent encore

    Droits et fiers

    Ils regardent sur la verte colline,

    En face,

    Ce qu’ils étaient hier. 

     

     

    La nuit, un train traverse les Rocheuses.

    Et moi dedans, je traverse le temps.

    On avance dans la nuit,

    Comme on avance dans la vie :

    A l’aveuglette, en suivant une voie.

    On avance, on avance, de secousses en accélérations,

    On avance, on avance, sans être certain de la destination.

    On ne prend pas toujours le temps d’observer le paysage,

    Moi, je n’ai rien d ‘autre à faire, dans cet étrange voyage.

    La lumière du wagon met sur l’extérieur un voile de pudeur,

    La lumière du wagon nous empêche de voir à l’extérieur.

    Mais quelque chose m’attire, je veux voir, je veux savoir.

    Je colle mon visage à la vitre froide,

    Mes mains autour des yeux pour rejoindre l’autre monde.

    calcinés 1.JPGLe spectacle est d’une beauté terrifiante :

    Je ne vois que des squelettes qui dansent,

    Je crois voir la fumée de leurs âmes qui s’élèvent.

    J’ai le corps dans la vie du wagon

    Et le visage dans la mort.

    Sur des kilomètres défilent les cadavres,

    La nuit porte leur deuil.

    Je me dis que ce pays-là, près de Kamloops, au Canada, ne doit plus connaître le soleil et qu’il faudra bien des larmes pour que renaisse la forêt.

    Je suis dans la nuit, je suis dans le train.

    J’avance dans la vie, je ne perds pas mon entrain.

    Les arbres calcinés sont restés debout

    Pour rappeler, à toi, à moi, à nous,

    La magie et la fragilité de l’existence.

     

    Descendre

    Du train

    Des cendres

    Demain

    Aujourd’hui

    La Vie !

  • ô temps...

    ombre moraine.JPG

     

     

    L’ombre des sapins morts

     

    Vit encore l’été

     

    L’ombre des sapins morts

     

    Reflète ce qu’ils ont été

     

    Dans un trou d’eau,

     

    Lac Moraine.

  • Tristes Rex

    La région de Drumheller, à l’est de Calgary, Canada, est réputée pour ses dinosaures.

    Je n’ai jamais été attirée par ces bestioles, je n’ai jamais été jurassique-maniaque.

    Mais aller à Drumheller m’intéressait, surtout pour le milieu, la géographie.

    Alors aller à Drumheller pour les Hoodoos, ces cheminées de fées, tellement magiques.

    drumheller hoodoo.JPG

     

    Alors aller à Drumheller parce qu’on appelle cette zone les Badlands et que moi je me dis qu’un pays ne peut être si bad, que le Bad a une âme et une histoire plus forte peut-être que les zones où s’écoule le miel. Alors oui, ces Badlands sont immenses, interminables et parfois monotones, mais toujours authentiques et magnifiques, démesurés.

    drumheller badlands.JPG

     

    Ayant fait la route, je suis tout de même allée voir les dinosaures…

    Si on en a trouvé beaucoup ici, c’est que la géologie a favorisé à la fois la conservation et la mise à jour de nombreux vestiges plus beaux et incroyables les uns que les autres.

    Même une néophyte trouve à s’émerveiller dans les allées du Musée Royal Tyrrell.

    drumheller ammonite.JPGLe musée est surpeuplé, plein d’enfants qui grouillent, plein de poussettes en ce mois de juillet.

    Des pièces exceptionnelles sont exposées, par leur taille ou leur valeur.

    drumheller traces.JPGJ’y ai vu des ammonites magnifiques aux couleurs féériques, j’ai été émue par ces morceaux de roches, troués d’empreintes de dinosaures.

    Vraiment émue.

     

    J’avance et je vois ces squelettes.

    Un sentiment étrange ne me lâche plus.

    Je regarde ces os comme je regarderais ceux de Pompéi, ces dinosaures couchés et recroquevillés.

    Je me sens chanceuse de les voir, mais je suis gênée, comme si je rentrais par effraction dans leur intimité.

     

    Le hall « lords of the lands »  porte bien son nom : dans cette salle plongée dans l’obscurité, un grand Ty-Rex semble courir encore, voler dans l’espace, avec ses petits amis, on ne voit rien des supports, l’éclairage ne souligne que les os.

    drumheller tableauu.JPG

     

    Je reste sans mots.

    Sur les murs de cette pièce noire d’étranges tableaux de famille, encadrés d’or.

    Je ne peux détacher mon regard de ce « tableau »…

      

    Je ne peux m’empêcher de me demander s’il y a quelque part des tableaux de la sorte, avec des os d’humains, je ne peux m’empêcher de me dire que ce morceau d’être qui fut vivant a eu une famille, je ne peux m’empêcher de me demander si nous aussi un jour serons sous cloche et observés par des foules en tongs….

     

    Je n’ai jamais eu la passion des dinosaures.

    A Drumheller, j’ai eu la compassion des dinosaures.

  • l'effet papillon

    Je ne sais pas pourquoi, j’ai retenu cette fenêtre là,

    Son ironie,

    Ses promesses,

    Service ORL,

    Hôpital Central,

    Nancy.

     

    ORL.jpg

    C’était juillet, il faisait beau, il faisait même plutôt chaud.

    Dans cet univers aseptisé, dans cet univers d’éclopés, une fenêtre ouverte,

    Derrière la plante verte,

    Et nous, bien assis sur les chaises

    Qui attendions l’appel de notre nom.

    Avec ces petites pensées atroces : se comparer aux autres malades,

    Avec ces petites satisfactions mesquines de se croire moins atteint,

    Ces petits plaisirs de se dire, de se voir, de se croire, d’être… différent.

    Une salle d’attente lumineuse et colorée,

    Nouvellement repeinte,

    Budget pour les pots, pas pour les fesses : de vieilles chaises défoncées et dépareillées.

    Mon corps est dans la salle, parmi les autres.

    Mon regard s’évade, par la fenêtre.

    Mon regard caresse le soleil et surfe sur les nuages blancs.

    Dehors, il y a des oiseaux, dehors, c’est la vie.

    Ni belle, ni laide.

    Grouillante et bruyante,

    Des voitures qui passent,

    L’odeur des acacias secoués par le frisson d’une brise,

    L’odeur des gaz d’échappements d’un bus,

    Tout se mélange.

    Et mon corps reste là, dans la salle d’attente.

    Un papillon est entré

    Par la fenêtre.

    Doucement le clapotis imperceptible de ses ailes,

    Je le vois et je rêve sa musique.

    Un petit moment magique

    Qui dans ce décor sans émotion secoue le cœur

    Et transporte le corps vers un ailleurs chantant.

    Un papillon est entré

    Me voler un sourire

    Et faire monter les larmes.

    J’entends mon nom au loin.

    Le papillon repasse la fenêtre.

    Peut-on tous si facilement s’évader ?

    J’entends mon nom.

    " Vite, madame…

    Il faut que je rejoigne le papillon..."

     

  • sorti de la brume, le livre de l'été

    Le monde littéraire et ses mystères…

    Pourquoi les gens écrivent, comment certains se font publier, ce qui fait que l’on achète, et que l’on lit, ou pas.

    lire-a-la-plage-copie-1.jpgJe ne suis pas les modes, je ne suis pas les calendriers, je n’attends pas la rentrée, alors pour moi, le livre de l’été…

    S’il fallait un prétexte, je prendrais celui du voyage.

    Cette année j’ai traversé l’Atlantique pour rejoindre Bruges.

    J’ai filé dans la brume vers l’Alberta, avec Benoît Chavaneau dans ma valise, passager clandestin.

     

    Je ne sais qu’en dire. Que dire à son auteur... juste « merci de l’avoir écrit ».

    les-fileuses-de-brumes.jpgComme dans les jolis contes, un homme et une femme ont rendez-vous. Leur premier rendez-vous. Ils ne sont pas sûrs de se reconnaître, mais certains de déjà tant se connaître. Ils désirent se désirer, ils redoutent de trop espérer mais aimeraient oser et tellement vivre. Sur un pont de Bruges. Et si ce n’est pas celui-là, il y en aura d’autres, des hommes ou des ponts, on ne sait plus bien.

    Tout commence si bien, Benoît écrit comme une femme, il se met dans notre esprit mais l’on voit que c’est un homme lorsque la pudeur et la douceur de l’évocation laisse place à l’inconnu des sensations grouillantes de la matrice.

    Mais Benoît lutte et se refuse le bonheur.

    Pardon, non : il NOUS refuse le bonheur de lire un livre trop facile, à l’eau de rose, au parfum de guimauve. Et l’on s’essouffle, et l’on a mal, à parcourir le reste de ces pages où les amants ne se retrouvent jamais, où l’on doute même qu’ils se sont rencontrés, et si c’était un mirage, un Nuage, et si tout n’était que Fumée ?

    Il nous réinvente des histoires, il remet des personnages, mais ce n’est pas parce qu’ils sont plus jeunes ou plus beaux que l’on peut revivre la magie des débuts.

    Benoît nous embrouille et tout est pourtant si clair.

    L’auteur est le maitre.

    Il écrit le roman, il écrit sa vie.

    Il paraît qu’il y a 3 clés dans ce livre, Benoît nous livre des secrets : il est un peu tous ces personnages, il fut l’un, rêva être l’autre, aimerait tant devenir.

    Et le livre dans tout ça ?

    Le style est simple, précis, fluide et rythmé. J’aime beaucoup la typographie, des silences dans l’écrit, des rejets, à la ligne, des suspensions. Dramatiquement frais.

    Parfois facile, mais c’est sans doute une qualité, de rendre invisible la trame, une vraie maitrise de l’écrit.

    Parfois on  se perd : le narrateur parle de l’auteur et on a, en plus, en italique, une annotation, comme un clin d’œil au lecteur, à la manière d’une NDLR.

     

    Pour moi « Les fileuses de brumes » reste un livre qui déborde.

    Qui déborde d’envie.

    De dire et de vivre.

     

    Faire la critique de mon livre de l’été, non, j’ai du mal. Que dire à son auteur, sinon « Pardon ».

    Pardon d’avoir voulu lire une autre histoire que celle-là.

    Pardon de vous avoir cherché sur le pont.

    Pardon de m’être vue derrière Elle :

    PICT1719.JPG«  Et puis Elle se remit en route,

    Sans bagage,

    Sans guide Michelin,

    Sans étapes et sans but.

    Sans contraintes.

    Sans règles.

    Sans montre ni miroir.

    Aucune direction.

    Aucun souvenir.

    Une simple fugue au fil du cœur en somme. »

     

    Benoît nous embrouille et tout est pourtant si clair.

    Les fileuses de brumes est un roman nécessaire.

    Il est écrit sur la couverture « roman d’amours », voici une clé : il n’est rien de singulier, même si tout est unique, il n’y a que des vérités.

    Pour celui qui écrit, ou pour celui qui lit, il est des aventures, réelles ou imaginaires, un vécu qui nous fait devenir.

     

    Vous pouvez encore faire cette expérience. Filer votre propre aventure, défaire les nœuds, libérer les pales du moulin, car il n’est pas de saison pour les amours, même si ce fut mon livre de l’été.

     

    http://www.juste-pour-lire.com/71-les-fileuses-de-brumes-9782361510.html

    http://livre.fnac.com/a3609287/Benoit-Chavaneau-Les-fileuses-de-brumes

  • carton pâte

    On peut être un continent sans histoire, pas un continent sans passé.

     

    J’aime le continent américain, vous le savez.

    Tout ce qu’il offre à mes yeux, tout ce fait vibrer mon cœur de géographe, du cercle polaire à la Terre de Feu, du Mont Saint Hellens assoupi aux fumants geysers d’El Tatio, tout ce que j’ai déjà vu, tous ces lacs émeraude des Rocheuses, et la terre qui se soulève comme je soupire de la voir vivre,  à Yellowstone.

     

    En Amérique il y a aussi des hommes, et des villes. J’aime Valparaíso autant que New-York et jamais je ne me lasse de voir ce que les hommes ont fait de la Terre.

     

    wetsuit route.JPGJe n’ai pas de rêve américain, j’ai beaucoup de réalités, je suis privilégiée.

    Je me vautre souvent dans l’American way of life, qui n’existe plus que dans mes voyages : voiture automatique sur des kilomètres d’asphalte aux lignes jaunes, drive-in et motels, supermarchés gigantesques, galeries marchandes et glaces au litre, à emporter.

     

    Je reste européenne.

     

    En Amérique du Nord, les bâtiments les plus anciens n’ont parfois pas un siècle, déjà trouver une église « d’avant-guerre » est un exploit, sans doute parce qu’il n’y a pas eu de guerre là-bas…

     

    Parfois les américains ont comme un complexe…

    Et tentent de se fabriquer un patrimoine, à l’Européenne.

    En se promenant dans Stanley Park, à Vancouver, on peut voir sur un rocher que découvre la marée une sculpture en hommage aux liens entre la ville et l’océan intitulée «  Girl in wetsuit », avec des palmes et un masque. wetsuit.JPG

    Elle attend là depuis ma naissance…

     

    Je l’ai vue et j’ai souri.

     

    J’ai pensé à Copenhague.

    http://jeanneovertheworld.hautetfort.com/archive/2008/03/24/la-fille-qui-perd-la-tete.html

     

    Haaa ces Américains…