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Trésor d'Orsay

L’habitué de ce blog sait que certaines phrases vont revenir,

et je ne vais pas m’en excuser,

et je vais encore me répéter.

 

Rien ne vaut le vrai,

c’est moi qui ai vécu.

 

L’Origine du Monde de Courbet dort à Orsay.

Tous les soirs, la belle sans tête se rend compte qu’elle a encore dormi le sexe à l’air et redescend sa chemise, elle est bien plus pudique qu’on ne le croit, je le sais, moi…

Pour la voir, lascive et endormie le jour, il faut chercher dans les petites salles, parfois demander son chemin, on ne la rencontre pas par hasard. Et lorsqu’on désespère, lorsqu’on se demande ce qu’on est allé faire dans les allées de l’architecture, elle apparaît dans sa douce fragilité : l’Origine du Monde.

origin_neg.jpg 

 

Je ne mettrai dans ce petit texte qu’un négatif,

bleu et froid,

parce que, je vous le dis,

rien ne vaut le réel,

la caresse de votre œil sur la toile de Gustave.

 

 

On a beau avoir vu cinquante reproductions,  et autant de digressions ou de déformations, il faut voir l’original de l’Origine.

En saisir la taille, réelle, 0.463 sur 0.554, en percevoir la couleur, toutes les couleurs, sans artifice.

En saisir surtout toutes les nuances.

Entrer dans l’indécente fente, descente lente, jusqu’à en humer le parfum térébenthine.

Se laisser imprégner, impressionner, par le grain de sa peau, sa forêt indomptée et ces suggestions de source humide, oui…

mais aussi par son ventre exsangue, par le drap bleuté de sueur et par son sein orphelin…

 

Le réel efface toutes les suppositions, tue toutes les approximations, on découvre soudain une toile qu’on n’a jamais vu,

l’empirisme dépasse toutes les sciences,

sous l’emprise du sens

et dans l’empire des sens.

 

Voir l’Origine à Orsay et pas dans un livre, c’est savoir.

Voir l’Origine à Orsay et pas dans un livre, c’est vivre.

 

Je ne sais toujours pas si j’aime ce tableau, s’il est beau.

Mais je l’ai vu et j’aime qu’il existe.

Comme toi...

 

.

Commentaires

  • Oui Jeanne superbe,
    Cette "origine du monde" tant le tableau que le modèle justifie finalement de la vie.
    Au passage on regrette cette chasse aux poils soit disants "disgracieux" qui enlève un peu de grâce justement et de mystère à ce "grand ami de l'homme" (Brassens) mais qui engraisse les marchants de crème épilatrice.
    Merci à vous.
    Guy

  • La culture vécue et pas seulement vue.
    Merci pour ce rappelle. C'est vrai aussi pour les gens.
    Belle journée.

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