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jeanneovertheworld - Page 23

  • pièce à conviction

     

    300px-Victor_hugo.jpg Ça m’a un peu impressionnée de le trouver là,

    Victor

    Moi qui étais partie à l’aube, à l’heure où blanchissait encore ma campagne

     

    balzac.jpgÇa m’a un peu impressionnée de le voir là,

    Honoré

    Moi qui me sentais Rastignac en déambulant dans les rues de Paris.

     

    J’ai pris le temps

    Mon reflet dans le comptoir

    Pour me voir là

    Une image pour exister

    Un cliché pour ne pas oublier.

    DSCF7880b.JPG

    Je dépose mon roman

    Je confie mes mots

    J’assume et je suis fière.

    J’avoue…

    Ce que tu as déposé en moi

    Qui a grandi

    Et tout le gluant qui en est sorti.

    Je viens d’accoucher

    DSCF78851b.JPGEt à l’état civil de la littérature

    Je viens déclarer mon enfant

    Autodafé est son prénom

    Victor et Honoré sont ses parrains.

    Merci la vie.

     

     ( date de naissance : 27 mai 2009 )

  • sortir du lot

    La vie est comme un champ de blé...

    blés.JPGDans la foule anonyme des épis bien comme il faut, tous normés, gras et gros,


    dépassent des épis tout ébouriffés, poilus qui dansent au vent, insolents...


    Ils ont ma préférence...

     

     

  • le siège de l'âme

    attente.JPG

    Salle d’attente de la vie,

    Il y a de  sièges pour tous les culs…

    Les culs gonflés, les culs rembourrés

    Peuvent discrètement s’étaler

    Sur leur chaise molletonnée,

    Les culs coincés, les culs serrés

    Peuvent rester bien droits

    Sur la chaise en bois,

    Les culs modernes, les culs libérés

    Peuvent feuilleter les magazines

    Sur leur chaise framboisine,

    Les culs innocents, les culs juvéniles

    Peuvent tenter d’échapper au monde grand

    Sur leur chaise en plastique couleur océan.

    Des sièges, il n’y en a pas un pareil,

    Pour nous faire croire que chaque cul est individuel.

    C’est vrai, mais le dernier sommeil,

    Ça, c’est universel…

     

     

    (photo réalisée sans mise en scène, salle d’attente service dermatologie, CHU Nancy, 10.05.10)

  • bon sang d'bon temps !

    Le bon temps, c'est quand ?
    Quand on est vivant.
    Le bon temps, c'est quand ?
    Quand on est vivant, seulement.
    Vous les bons Dieux, les rois du ciel,
    Les planteurs d'arbres de Noël
    Qui surveillez toutes mes conneries
    Pour m'interdire vos paradis,
    Sachez que je lève mon verre
    Aux années qu'il me reste à faire.

    ( Michel Sardou )

     

    CIMG1758b.JPGSous le bras, dans l'axillaire, j'ai une porte d'entrée - porte de sortie aussi - .

    A coup de scalpel on a pêché les ganglions et parce qu'ils n'étaient pas atteints on m'a dit en sursit.

    Le temps a blanchi la cicatrice, on ne voit rien.

    Souvent je fais semblant de rien.

    Mais ce matin, j'ai mal.

    Rien de palpable, mais "j'ai les boules"... dans la gorge déjà, la colère qui enfle.

    Cela monte comme une vague en moi, un tsunami parfum vomi.

    Si je cours c'est pour vivre, pas pour fuir.

    Ce rappel permanent, je ne le supporte plus.

    Je serai là au rendez-vous,

    je n'ai pas peur,

    mais d'ici là accordez-moi une faveur :

    "Ganglions, taisez vous ! "

     .

     

  • amours contre nature

     

    Il était une fois un pouce qui aimait un orteil.
    Il le regardait tous les matins et cachait précieusement son amour sous la laine.
    Le soir il vérifiait qu’il était toujours là, bien au chaud.
    Même ongle, même peau, mêmes os…
    Il voulait y croire : main froide, pied froid, même combat.
    Les autres doigts le mirent à l’index : des amours comme ça, ça n’existe pas…
    Il était une fois un pouce qui aimait un orteil…
    Il est vrai que ce pouce avait un grain !pied.JPG

  • comme un air de comme toi

    .

    Elle s'appelait Sarah elle n'avait pas huit ans
    Sa vie, c'était douceur, rêves et nuages blancs
    Mais d'autres gens en avaient décidé autrement

    Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
    C'était une petite fille sans histoire et très sage
    Mais elle n'est pas née comme toi,
    ici et maintenant...
    (Jean-Jacques Goldmann " comme toi" )

    hopper fille.jpg

    Mais qu'est-ce qu'elles ont ces filles

    à s'assoir seules aux terrasses des cafés ?

    On voit bien qu’elles n’ont pas de rendez-vous.

    Elles s’offrent au regard du monde mais elles sont à l’intérieur d’elles mêmes.

    Elles se plantent là et font comme si tout cela était bien naturel, de ne plus attendre, rien ni personne.

    Elles se regardent.

    Et elles se voient.

    Pas de regret.

    Juste la sensation d’être morte au milieu d’une ville grouillante.

    Pas de tristesse.

     

    Saudate.

     

    fille lin.JPGMais qu'est-ce qu'elles ont ces filles

    à s'assoir seules aux terrasses des cafés ?

    Elles ne se laissent pas mourir,

    elles s’abandonnent à la vie.

    Elles se laissent aller, elles se laissent prendre.

    En terrasse comme en vitrine.

    Qu’un inconnu vienne,

    qu’il la fasse sienne.

    Qu’on les ressuscite…

     

     

    en haut Edward Hopper - 1927 "Automat"

    en bas Camille Hilaire - 1947 - "la fille aux cheveux de lin"

  • traces de passage

     

    Dans le ciel, derrière les nuages, en regardant bien on peut voir...
    Des trajectoires d'humains qui se croisent
    D'éphémères traces d'un passage
    Ce n'est pas parce que ce n'est plus visible que cela n'a pas existé.

    trace ciel 1.JPG

     

     

  • autant en emporte...

    CIMG0063b.JPGLe chirurgien m’avait dit « on verra dans deux ans pour l’esthétique ».

    Dans ce domaine là, pour faire plus sérieux, on parle de chirurgie réparatrice. Comme réparer un préjudice,  la notion d’esthétique est trop galvaudée par les Barbies siliconées  ( silly -connes = pléonasme bilangue ).

    Il faudrait aussi réparer tout ce qu’on ne voit pas, combler la fêlure intérieure, gommer les cernes des gens qui m’aiment.

    Je me demande comment on peut rafistoler ça !

    Il m’a dit « dans deux ans » et j’ai pris ça comme la seule promesse qu’on a daigné me faire sur mon avenir.

    Je l’ai trouvé optimiste, utopiste, rêveur, le beau Nicolas quand il m’a dit ça.

    Non que je ne le croyais pas, mais juste que je ne m’y voyais pas.

    Je suis sortie de la caverne,  l’éclatante vérité de ma finitude m’a éblouit. J’avais fini de répéter « carpe diem » juste pour me donner un genre ,et en même temps je me suis retrouvée incapable de me voir dans un futur proche. J’avançais enfin véritablement dans la vie tout en ne pouvant pas mettre un pied devant.

    Alors quand il m’a dit dans deux ans, moi qui n’imaginais pas dans deux mois, j’ai souri.

     

    Dans deux ans, c’est maintenant.

     

    Aujourd’hui même, la spécialiste qui me suit m’a dit « on devrait mieux attendre cinq ans avant d’intervenir ».

     

    Putain cinq ans !

     

    Je regarde ma montre, je me demande si tout cela est bien raisonnable.

    Faut-il y croire ?

     

    heure dali.JPG

     

    « Je ne peux résumer mon passé, ses joies et ses souffrances, ses non-dits surtout, qui font celle que je suis, souterraine.

    Je ne peux imaginer mon futur, par protection.

    Je vis donc dans le présent.

    Et j’envie le peuple maori et sa langue qui ne comporte ni hier ni demain mais que des aujourd’hui, plus ou moins lointains. Ils illustrent le vrai Carpe Diem, au jour le jour, sans crainte, puisque le présent, le réel, l’actualité, c’est la vie. »

  • un petit bout de chemin avec toi...

     chemin.JPG

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    .

    .

    .

     

    Au deuxième homme j’ai écrit « je ne suis pas une fille qui reste ».

    Et  lorsqu’il est devenu le premier mari, nous avons souri.

    Cette première lettre écrite pour lui est mon texte fondateur.

    Je me demande comment, à vingt ans, je pouvais déjà me voir.

    Je me demande comment, à quarante ans, cette précoce lucidité reste d‘actualité.

    Je ne suis pas une fille qui reste, je ne veux pas m’imposer, discrètement je passe.

    Je ralentis le pas, je tends mon dos, aux caresses, aux mots, je ferme les yeux et j’attends qu’on me réclame, j’attends qu’on me supplie de m’arrêter, j’attends qu’on me désire, qu’on formule une demande.

    Simplement dire « reste… ».

    Parfois rien ne vient.

    Je ne fuis pas.

    Si doucement je m’éloigne, c’est que je poursuis ma route, à pas lents.

    Je ne suis pas une fille qui reste, c’est le cri d’une fille qui désire qu’on la prenne dans ses bras.

    J’aime tant tes bras…

    Tiens-moi fort.

    Si tu relâches, je m’éloigne, à pas lents.

    Je ne suis pas une fille qui reste.

    Aide-moi à rester.

    J’ai dit ça à vint ans parce que le premier homme m’avait sceau-d’homm-isée et laissée prisonnière dans le vide de la liberté.

    Je répète cela à quarante ans parce que je ne veux pas que tu souffres, lorsque mes pas s’accélèreront, à vouloir fuir la Bête vainement.

    Je ne suis pas une fille qui reste, j’avance, à pas lents.

     

    2 ombres.JPG

     

    Mon amour, marche avec moi,

    Mon amour, marche à mes côtés,

    lentement,

    longtemps…

     

     

     

     

     

  • perspectives

    hosto.JPG

    ouvrir la fenêtre,
    s'échapper,
    en réchapper....

     

     

     

     

     

    ( manette de fenêtre - chambre 404, dermato secteur 1, CHU Nancy, 06.04.10 )