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autant en emporte...

CIMG0063b.JPGLe chirurgien m’avait dit « on verra dans deux ans pour l’esthétique ».

Dans ce domaine là, pour faire plus sérieux, on parle de chirurgie réparatrice. Comme réparer un préjudice,  la notion d’esthétique est trop galvaudée par les Barbies siliconées  ( silly -connes = pléonasme bilangue ).

Il faudrait aussi réparer tout ce qu’on ne voit pas, combler la fêlure intérieure, gommer les cernes des gens qui m’aiment.

Je me demande comment on peut rafistoler ça !

Il m’a dit « dans deux ans » et j’ai pris ça comme la seule promesse qu’on a daigné me faire sur mon avenir.

Je l’ai trouvé optimiste, utopiste, rêveur, le beau Nicolas quand il m’a dit ça.

Non que je ne le croyais pas, mais juste que je ne m’y voyais pas.

Je suis sortie de la caverne,  l’éclatante vérité de ma finitude m’a éblouit. J’avais fini de répéter « carpe diem » juste pour me donner un genre ,et en même temps je me suis retrouvée incapable de me voir dans un futur proche. J’avançais enfin véritablement dans la vie tout en ne pouvant pas mettre un pied devant.

Alors quand il m’a dit dans deux ans, moi qui n’imaginais pas dans deux mois, j’ai souri.

 

Dans deux ans, c’est maintenant.

 

Aujourd’hui même, la spécialiste qui me suit m’a dit « on devrait mieux attendre cinq ans avant d’intervenir ».

 

Putain cinq ans !

 

Je regarde ma montre, je me demande si tout cela est bien raisonnable.

Faut-il y croire ?

 

heure dali.JPG

 

« Je ne peux résumer mon passé, ses joies et ses souffrances, ses non-dits surtout, qui font celle que je suis, souterraine.

Je ne peux imaginer mon futur, par protection.

Je vis donc dans le présent.

Et j’envie le peuple maori et sa langue qui ne comporte ni hier ni demain mais que des aujourd’hui, plus ou moins lointains. Ils illustrent le vrai Carpe Diem, au jour le jour, sans crainte, puisque le présent, le réel, l’actualité, c’est la vie. »

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