En quatrième de couverture d'un livre, un jour, j'ai vu son regard. Une photo que je n'ai pas retrouvée, de la famille de celle trop détournée aujourd'hui du Ché. Une photo qui nous colle à ses yeux, où ses cheveux en bataille calment presque l'impression de folie rageuse qui habite ce visage.
J'ai enregistré son nom, à jamais : Maïakovsky.
J'ai toujours eu une curiosité admirative pour ces gens de l'Est, pas les Russes, mais les Soviétiques. Devant les condamnations bien pensantes, je pense au peuple, à l'ancrage de la foi, au deuil des idéaux.
Je ne saurais jamais bien qui était Maïakovsky, père d'un futurisme du passé, dissident au coeur d'un parti auquel il a adhéré et qu'il promouvait, amoureux et incapable d'aimer la soeur d'Elsa Triolet, un caractère maladivement tragique.
Son suicuide, sa courte mais folle vie, le propulsent au rang de légende pour ses contemporains.
Ses contemporains sont morts. Qui se souvient de lui ?
Mais qui peut oublier ce regard et dire qu'il n'y lit rien, qu'il ne faut pas aller voir derrière ?