Cécilia, ton lit est trop dur
Pourtant on y fait de beaux rêves
O Cécilia, ton vin est trop doux
Mais j'aime son goût sur tes lèvres
J'aime m'asseoir et l'écouter parler. C'est comme si j'entendais les choses pour la première fois, même les choses que je connais. Elle est hors du temps, ma grand-mère. Déjà son prénom, trop moderne pour l'avant-guerre... Aujourd'hui elle a ses absences, elle est plus lente mais le mots restent d'une force presque magique.
Outre les anecdotes laudatives à mon sujet, me revient une histoire...
Elle me parlait d'une arbre fruitier qui poussait sans jamais rien donné, qui était un tel désespoir que mon grand-père s'était décidé à le couper. Elle me raconte comment elle s'est fâchée, comment elle est allée parler à l'arbre, le mettre en garde solennellement, je ne sais plus si elle parlait de menace ou de douceur, mais l'arbre était prévenu ! Le printemps suivant il était couvert de fleurs et a donné une meilleure récolte que ses voisins.
Dans mon enfance j'ai toujousr pris cette histoire au pied de la lettre.
Mais à l'endroit indiqué, il n'y avait pas d'arbres fruitiers.
Cécile m'apprennait la vie, première leçon de philosophie.