Je suis entré dans l'église
Et je n'y ai vu personne
Que le regard éteint du plâtre des statues
Je connais un endroit où il n'y a rien au-dessus
Je pense encore à toi
On m'avait dit que tout s'efface
Heureusement que le temps passe
J'aurai appris qu'il faut longtemps
Mais le temps passe heureusement, heureusement...
( F. Cabrel )
Quand on est enfant, il y a trop de choses à apprendre pour pouvoir faire autre chose que les prendre.
Pas le temps non plus donc de tout comprendre.
J’ai mis le Christ et ses apôtres dans ma besace, en vrac, en attendant d’en faire un jour quelque chose.
A neuf ans, je prépare ma première communion, sagement.
Je vois pour la première fois une statue de Vierge Noire, sans décodeur théologique, et encore moins d’explication politique, polémique.
Sans le verbaliser, je conclus que le cultuel a perdu son R et que la différence est un unificateur d’humanité. J’apprends aussi à prendre mes distances avec le réel trompeur, le réel utilisé, les images messages et les mots bourreaux.
Toute loquence tendant vers la grandiloquence, toute image tend vers le mirage.
Je suis donc dans le doute.
Je suis donc dans le pari.
Je suis dans le vécu personnel, unique et égoïste, ayant fait le deuil d’une communion que rend impossible l’unicité de la vision.
Et si Pandore était noire ?
Il y aurait quelque part un panier de sisal, refermé de justesse, comme un trésor à découvrir encore, un panier tressé, où l’Espérance est enfermée…