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  • friends

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     Dans ton attente, je voulais profiter d'un peu de temps pour bloger... Mais après cinq heures de conférence à PAM, je sature un peu, pour une fois mon côté psycho dort...

    dans l'esprit "volem rien foutre" mais "aimerais bien gagner du pez", je vous soumets mes nouveaux amis, travail artisanal, oeuvres uniques et originales, pensez à vos cadeaux de Noel et faites vos enchères.

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    ha zut, ça n'a plus rien à voir avec la thématique du blog... Si, élan et coccinelle voyagent beaucoup...

  • jeunesse burundaise

    960e6bccb59a2f24251850d4141747c8.jpgJe ne peux me détacher de ce regard accusateur et de ce doigt qui va toucher mon âme tout au fond.

    Je sais que tu ne manques de rien dans cet orphelinat mais je sais que tu manques de l'essentiel.

    Je sais que je suis là, sur le siège devant mon ordinateur à me donner bonne conscience en parlant de toi.

    Devant tes yeux, devant ton histoire, mes histoires paraissent bien futiles.

    Puisses-tu pardonner mes lâchetés.

     

  • détachement

    je fais comme si tout cela coulait de source,

    comme si les bribes de toi suffisaient à étancher ma soif.

    Ce949ad9b84bcc2ed93836efb089e216b.jpgest faux.

    J'aimerais retrouner au " café Vinilo " de Valparaiso avec toi.

    Finir ce verre de vin local et en recommander un autre pour que jamais la nuit ne vienne interrompre notre tête à tête.

  • au bout de la route

    On a parfois l'impression d'être arrivé au bout du monde. Après avoir rejoint l'aéroport, pris trois avions, roulé presque deux heures dans des paysages désertiques, on pose sa valise et on respire....

    On y est.

    Mais où ?

    Nulle part.

    Enfin...

    Pourtant, il y a toujours plus loin.

     

     d24bd2139b86f0b337bc5bc74925347d.jpgVers le Sud, une route asphaltée m'aspire, le compteur est bloqué sur 110 et pourtant je n'avance pas, la route est droite, je ne croise personne. Tout cela est-il imaginaire ?

    4f615e8b68aebce881918a0b5911a539.jpgJe bifurque pour le salar. Au bout de la route, il y a un chemin. Le soleil cogne fort, on s'imagine mourrir de soif, les lèvres rongées par le sel, oublié sur ce sentier jusqu'au passage du prochain égarré. Quelque chose me pousse cependant à avancer, la peur des vautours peut-être.

    4815fb2180df7a1d604a9d8d77a814bc.jpgMais point de rapaces, juste quelques échasses qui se contemplent dans le miroir de la lagune.

    Au bout de cette route il y a avait un peu de poésie, de la délicatesse dans le vide, de la douceur dans l'aride.

    Comme un pied de nez à la mort...

     

     

    22fd148c6da8936830826383b3489482.jpgVers l'Est, on pense être bloqué par les montagnes. La route cède vite la place à une piste infinie où l'on ne croise toujours personne. Pourtant ce chemin existe, il doit bien mener quelque part. La voie devient escarpée, je retrograde. Derrière moi, un nuage de poussière. Je monte tellement que si le ciel n'était pas si bleu, cela pourrait se confondre avec un cumulonimbus. La piste semble ne jamais finir, je jète un coup d'oeil sur la jauge et prie pour que l'essence ne vienne pas à manquer, la première pompe est à plus de 100 kilomètres, il serait temps d'arriver... mais arriver où ?

    Je sors de la voiture, le froid d'altitude me saisit et je ne peux répondre à cette question.

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    S'il ne faisait pas si froid je me dirais arrivée au paradis.

    Miscanti.

    Je descends jusqu'au bord du lac. C'est étrange d'être seule au paradis, un peu angoissant. Je me régale du paysage, emplis mes poumons de cet air glacé qui me pique et me rappelle que je suis en vie.

     

     

    Vers le Nord, j'ai bien cru à une impasse et la réceptionniste de l'hôtel a voulu me dissuader de partir à l'aventure. Les vingt premiers kilomètres je me suis dit qu'elle exagérait, que ce n'était pas une côte qui me faisait peur. Puis il a fallu passer un col, deux, puis le Paseo del Diablo, pas besoin de traduction...Enclancher le 4x4 pour avancer encore, traverser la rivière...

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    Puis enfin deux heures de chemin, accueillant de loin, insupportable par ses rainurages de près. Supplice pour le dos, épreuve de force pour maintenir la trajectoire, exercice de concentration pour contourner les plus grosses pierres... Et toujours personne à croiser, juste une vigogne de ci, de là... Arrivé en haut d'une côté on se dit que c'est la dernière, que l'on va basculer vers un ailleurs, enfin, comme une quête du Graal.

    Et non, après le sommet, il y a une autre vallée dersertique sans que jamais la route ne s'arrête. Où va-telle mener ? J'espère distinguer de loin un peu de fumée et rien, on avance, on avance, on avance, c'est une évidence comme dit la chanson...

    Soudain, lorsqu'on n'y croit plus vraiment, lorsqu'on est à deux doigts de regretter, qu'on ne supporte plus d'être secoué, le paysage s'ouvre et s'offre.f614f2b8960874d4b5aa09ba4deec13b.jpg

     

    Derrière les fumées des geysers, quelques sihouettes nous ramène à notre humanité. A plus de 4 000 mètres d'altitude la tête me tourne un peu. Le froid est vif, mais je suis heureuse, je n'ai pas fait tout cela pour rien. Il est des endroits qui se méritent.

    Et je me réjouis de ne pas être passée par une agence comme le conseillait la réceptionniste.

    Tatio fut mon aventure, mon expédition personnelle.

    Ma récompense.

     

     

     

     

  • revenir sur terre

    En redescendant le funiculaire de la colline San Cristobal, j'ai pris le temps de savourer chaque instant et de faire mes adieux à ce pays.

    Le soleil couchant arrivait encore à réchauffer la peau de mon visage. J'ai fermé les yeux pour déguster mieux encore ces dernières bouchées de printemps, avant de retrouver l'hiver, avant de retrouver ma vie.

    J'ai empli mes poumons de l'air pollué de 'Tiago, pourtant ma mémoire olfactive ne s'est imprimée que de la fragrance sucrée des accacias en fleur et du jasmin.

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    Le roulis du funiculaire me berce doucement, j'entends presque la chanson de ce peuple qui m'a ouvert les bras.

    Arrivés au niveau du parc zoologique, les oiseaux exotiques nous saluent dans un concert charmant. La descente se poursuit, je ne veux pourtant pas que cela s'arrête. Un bruit metallique me force à ouvrir les yeux : je suis à la gare d'arrivée, je dois quitter le cocon du wagonnet hors du temps et revenir à la vie.

    La vue ne m'amène que peu d'informations, je traverse le petit parc qui me sépare encore des rues bouilonnantes de Bella Vista. Au loin je peux déjà entendre l'étrange concert de klaxons des taxis, il m'apparait presque mélodieux. Une vieille dame ferme son stand de ballons, un orgue de Barbarie jour "Imagine" de Lennon... You can say I'm a dreamer, but i'm not the only one...

    J'avance dans ce parc à des milliers de kilomètres de chez moi et me revient soudain toute la conscience de ce monde, la réalité de ma vie en face me coupe le souffle. J'avance machinalement, mécaniquement. Sans m'en rendre compte, je franchis les grilles de la place, je pose un pied sur le trottoir, un bus me frôle et me sors de ma rêverie.

    Je hèle un taxi.

    Je suis de retour

  • Paseo Ahumada

    J'aurais du détester la traversée de cette rue piétonne, d'ailleurs tous ces magasins clinquants, ces lumières clignotantes, les vitrines aguichantes m'ont laissée de marbre, je ne suis pas une shopping-girl.

    Pourtant, marcher dans cette rue m'a apporté une vision très complémentaire de celle des rues - des chemins de terre plutôt - des villages du désert.594a80df88e3be4e49456ac2779ecb45.jpg

    Les cireurs de chaussures proposent leurs services aux hommes d'affaire cravatés en échange de quelques pesos qui ne viendront pas les enrichir mais apporteront un peu plus d'aisance aux compagnies dont ils dépendent, la franchise s'est immiscée aussi dans le cirage.

    Les familles-modèles, bébé dans la poussette, affichent leur bonheur en léchant une glace.

    Les hommes mettent en jeu leur virilité à coup de parties de dames ou d'échecs improvisées à l'ombre d'un arbre.

    Un vieux couple endimanché est assis sur un banc et semble ne plus rien attendre, que la mort peut-être, leurs habits de cérémonie comme linceul.

    Un agent de sécurité  transporte la recette du jour dans un chariot bruyant dont le peu de discrétion est souligné par ses deux collègues qui l'escortent, doigt à la gâchette.

    Arrivée Plaza de Armas, les prêcheurs et les prédicateurs rivalisent de décibels avec les manifestants politiques qui en viendraient presque à regretter la dictature, victimes du mirage de la démocratie alimenté de libéralisme.

    Les artistes-peintres présentent des toiles que plus personne ne regarde.9f3cf64928ef482810d00b8286e51f14.jpg

     

     

     

     

     

     

     

     

     

     

    Un petit garçon court sous les jets d'eau de la fontaine, il rit à gorge déployée, sa joie simple est un réconfort.

    Des collégiennes en uniforme marine et jaune viennent chasser les pigeons après les cours.

    Des jeunes amoureux se roulent des pelles, encore et encore, à pleine bouche, sans retenue.

    Un passant me recommande de me méfier des voleurs.

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    Devant la cathédrale, un drôle de cône se dresse vers le ciel, gigantesque ossature de ferraille où est pendue une demi-douzaine d'ouvriers, tels des boules vivantes sur le futur sapin de Noel. Ils installent les guirlandes lumineuses en attendant l'habit vert. Cette vision me rappelle que malgré la douceur de ce printemps sud-américain, novembre est bien entamé.

    En quittant la place, une musique attire mon attention, je cherche du regard sa provenance. Un homme est couché par terre, c'est un clochard sans âge, une boite déformée en appel à la générosité. Sur sa tête, un chapeau de Père Noël qui envoie en clignotant sa musique féerique " gingle bell, gingle bell..."

    Je ne peux pas voir son visage, je crois qu'il n'a plus d'identité.
    Même sous le soleil, Noël ne sera pas joyeux pour tout le monde.

     

     

  • con fess'

    957c25b381dce255b763ecb9796db4c1.jpgPar jeu plus que par fétichisme,

    je me suis mise à photographier des confessionnaux :

    à Blois, à Valpo, à Tocoama... af0728654be60790f8779f48f042613d.jpg

     

     

     

     

     

    C'est dans la cathédrale de 'Tiago que les fantasmes cèdent le pas à l'émotion, bien plus chaste.

    Je revois cette dame pécheresse, agenouillée devant la petite porte du prêtre, sous la lumière, aux yeux de tous. Je suis restée jusqu'à la fin de sa pénitence, un bon quart d'heure, à regarder l'homme d'église toucher cette femme, comme si Dieu la soutenait, poser ses mains sur ses épaules et parler, parler encore. La femme n'a presque rien dit. J'imaginais toutes ces paroles réconfortantes, par ses bras, par son contact, le prêtre semblait offrir un cocon, un asile aux âmes perdues.

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    J'ai jalousé cette femme dont les mots sacrés semblaient panser toutes les plaies. Tout paraissait si simple, si réconfortant. Je me suis dit qu'un dieu pourrait m'aider moi aussi. Mais un prêtre ne peut avoir qu'une seule réponse en observant les points d'interrogation qui habitent le fond de mon coeur, l'Eglise n'a qu'une solution à mes tergiversations.

    Et cela ne me satisfait pas, ne me suffit pas.

    J'ai alors espéré un signe, plus grand encore que le réconfort des bras de ce prêtre, cherché un signe dans les vitraux mais aucun saint ne m'a parlé.

    Plus aniconiste qu'iconoclaste, j'ai quitté la cathédrale, pas fâchée de ce silence mais persuadée que la réponse est en moi, que je ne verrais ce que je veux voir qu'en avançant.

    Et cela peut-être sous un regard supérieur bienveillant... Faisons le même pari que Pascal.