Par jeu plus que par fétichisme,
je me suis mise à photographier des confessionnaux :
à Blois, à Valpo, à Tocoama...
C'est dans la cathédrale de 'Tiago que les fantasmes cèdent le pas à l'émotion, bien plus chaste.
Je revois cette dame pécheresse, agenouillée devant la petite porte du prêtre, sous la lumière, aux yeux de tous. Je suis restée jusqu'à la fin de sa pénitence, un bon quart d'heure, à regarder l'homme d'église toucher cette femme, comme si Dieu la soutenait, poser ses mains sur ses épaules et parler, parler encore. La femme n'a presque rien dit. J'imaginais toutes ces paroles réconfortantes, par ses bras, par son contact, le prêtre semblait offrir un cocon, un asile aux âmes perdues.
J'ai jalousé cette femme dont les mots sacrés semblaient panser toutes les plaies. Tout paraissait si simple, si réconfortant. Je me suis dit qu'un dieu pourrait m'aider moi aussi. Mais un prêtre ne peut avoir qu'une seule réponse en observant les points d'interrogation qui habitent le fond de mon coeur, l'Eglise n'a qu'une solution à mes tergiversations.
Et cela ne me satisfait pas, ne me suffit pas.
J'ai alors espéré un signe, plus grand encore que le réconfort des bras de ce prêtre, cherché un signe dans les vitraux mais aucun saint ne m'a parlé.
Plus aniconiste qu'iconoclaste, j'ai quitté la cathédrale, pas fâchée de ce silence mais persuadée que la réponse est en moi, que je ne verrais ce que je veux voir qu'en avançant.
Et cela peut-être sous un regard supérieur bienveillant... Faisons le même pari que Pascal.