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  • mots d'absence

    Longtemps j’ai cherché à te garder près de moi,

    entre mon cœur et ma tête,

    bien au chaud en haut de la pile de mes souvenirs.

    Pour compenser le silence,

    pour tuer le secret,

    j’avais besoin de hurler au monde ton existence,

    toi qui n’a été que pour moi,

    ces quelques nuits aveugles et muettes,

    saupoudrées sur ma vie.

     

    J’imaginais que cela se voyait sur mon visage,

    qu’on pouvait te deviner dans mon sourire

    et que les gens ne pouvaient attribuer mon regard embué,

    perdu dans le vague,

    qu’à l’existence d’une histoire souterraine extraordinaire,

    hors de l’ordinaire.

     

    J’ai eu peur de t’oublier.

    Ce cauchemar où un AVC t’efface à jamais,

    où un feu réduit tes lettres en fumée,

    la crainte que le réel actuel ait la folle idée de nier le réel d’hier.

    J’ai eu peur de m’habituer.

    J’ai eu peur de te ranger à jamais.

    PICT1014.JPG

    L’absence, ton absence, ce n’est qu’une présence à distance.

    Je sais que tu n’es pas là, j’ai froid, mais je sais que tu es, là-bas.

    Ressentir ton absence, ce vide douloureux, c’est encore avoir une place pour toi.

    Dès que je me rends compte que tu ne me manques pas,

    je me mens... puisque tu es toujours présent,

    le sentiment de ton absence est une preuve de ton existence et de ta présence en moi.

     

    Je t’aurais oublié quand je ne me rendrais plus compte de ton absence.

    Quand je ne t’attendrais plus.

    Dis… quand reviendras-tu ?

     

     

    .

  • bon(s) vent(s)

    Octobre 2009, je pose ma valise en Argentine.

    Buenos Aires est une vielle dame ridée, fatiguée, pleine d’histoire(s) dans laquelle j’ai aimé marcher dans la vielle vile sans but, pour le plaisir de m’immerger dans la vie des Porteños, sursauter au son des klaxons des livreurs, boire une Quilmes au comptoir au coin d’une rue, cocher dans mon imagerie d’Épinal tous les must see en parcourant le marché central, le cimetière de la Recoleta en chantant « don’t cry for me Argentina ».

    Et bien sûr divaguer dans le quartier de San Telmo… le quartier de Mafalda.

    Où réalité et fiction se mêlent dans une grande bouffée d’humanité.

    Et m’asseoir sur un banc

    Cinq minutes avec elle…

    qino vero.PNG

    Onze ans plus tard, je ne me reconnais pas.

    Mon bras était encore bandé, on ne le voit pas sur le cliché. Je le sais. 

    On ne le voit plus aujourd’hui.

    Que reste-t-il de nous ?

    maf alone.JPG

    Que restera-t-il de moi ?

     

    Mafalda est sur ce banc, seule.

    Quino est parti.

     

     

    Mais elle reste avec nous et me fait toujours sourire.

    mafalda-democratie.jpg

    J’espère te revoir un jour… Mafalda.

     

     

     

    .