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  • les portes

    Couloir de ma vie,
    Couloir de la mort ?119921638_1190762197958715_5253546559735790626_n.jpg

    Je déambule ici en espérant ne pas me tromper.
    À la première porte, un crabe m’attrapa le bras.
    Troué, rapiécée, je m’en sors toute décoiffée.
    Devant la deuxième porte, je vomis mes tripes.
    Opération à bide ouvert, un type en extirpe
    des miettes de crabe que mon corps digérait mal.
    Deux fois ouverte, recousue, j’en m’en sors chiffonnée.
    À la troisième porte, nouvelle tactique, nouveau front,
    La faucheuse manœuvre en douce, attaque par derrière.
    Coup de bistouri dans le dos, compresses rouges, laser.
    J’aime presque avoir mal, la mort arrachée aux forceps
    Je m’en sors, chancelante...
    Qui a dit chanceuse ?
    Putain de couloir !
    Je me relève.
    J’avance.
    J’ai mal.
    Je suis en vie.

    Et toi mon mâle-heures, viens me donner la main, poussons la neuvième porte
    Avant que la lumière ne s’éteigne dans ce couloir.

     

  • In ze pocket

     

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    Elle se promène avec un Lush dans la poche.
    Elle se promène avec un homme en tête.
    Elle attend qu’il vienne, là derrière, et qu'il la prenne.
    En attendant elle tremble, en l'attendant elle vibre.
    Elle se promène dans la vie avec son secret dans son jean.

    Serpent tentateur contrôlé par son Créateur
    Ressuscitée par le désir du premier homme,
    Elle ne veut résister, d’Adam elle croquera la pomme.

    Il est son souffle, comme un cœur qui bat quelque part, loin, la maintenant en vie ici.
    Il est cette éternelle attente qui fige le temps.
    C’est une souffrance qui lui dit « tu es en vie ».
    Jamais sa plaie ne se refermera,
    Seule la mort mettra fin à ces liens.

    Elle veut qu’il l’emmène dans l’autre monde, dans leur monde,
    dans ce réel qui n’existe pas.
    Dans le noir plus de passé, plus de futur, plus de tumeur, rien que l’instant suspendu.
    N’être personne, revenir à soi, nue.
    Retour aux sources, au cocon virginal, à la matrice.
    Stade fœtal, stade anal.

    Vite...

  • contrecoup

     

    Coup de poignard dans le dos

    La mort tente une nouvelle approche

    La salope n’a pas le courage de me le dire en face

    Elle attaque par l’arrière

    Pensant que je la laisserais fairedos.jpg

    Pas vue pas combattue

    Par derrière, niquée, enculée...

     

    Sa faux m’entaille le dos

    Me met à genoux

    Me fait plier

    Me fait pleurer

     

    La mort frappe à ma porte

    Frappe encore

    Je ne lui ouvre pas

    Sutures, double nœud

    Casse-toi !

     

    Je suis roseau

    «Je plie et ne romps pas »

    J’esquive, je me couche, je suis à terre

    Mais je relève la tête

    Fatiguée, décoiffée mais en vie.

    Je suis lasse…

                                JE SUIS LÀ !!!

     

     

    .

  • sur le coup

    Quand tu veux pleurer et que tu n’as pas vraiment de larmes,

    Quand ta gorge est serrée et que tu as mal à reprendre ton souffle.

     

    Quand le dermatologue veut impérativement te voir avant de partir en vacances, tu te doutes bien que c’est pas pour te faire choisir ses maillots de bain…

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    «  C’est un mélanome. »

    Il a juste oublié de dire « encore ».

     

    Jeudi dernier, je me souviens bien avoir pensé, en descendant les escaliers du collège après ma journée de travail «  je suis bien, tout peut s’arrêter ».

    J’ai des projets, j’espère les réaliser et pourtant…

     

    Tout peut s’arrêter, ça veut dire « je n’ai rien à regretter ».

     

    Mais là, sur le coup, une heure après, le réel dans la gueule, j’ai mal.

    Je n’ai pas peur de mourir, d’ailleurs ce deuxième mélanome est minuscule, cent fois plus petit que celui auquel j’ai déjà survécu.

    Merde, j’ai dit deuxième et pas second, je me fais déjà une raison...

    Je n’ai pas peur mais je suis fatiguée, je sais ce qui m’attend.

    Chirurgie pour tenter de tout enlever. Examens, vérifications, examens…

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    Je suis prête à mourir, mais putain que c’est bon de vivre !

     

    Demain j’aurais moins mal, j’aurais sans doute repris mon souffle, je retournerai travailler.

    Je sais bien que je suis en marge du monde.

    Tous les petits énervements de votre quotidien me sont tellement dérisoires.

    Aux yeux de mes collègues je passe pour une sage, une philosophe qui sait relativiser et positiver.

    C’est juste que je suis ailleurs, dans une autre dimension, celle de ceux qui sont déjà morts.

     

    Qu’est-ce qui a vraiment de l’importance ?

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    Les moments partagés.

    Ces instants uniques.

    Mon vécu avec toi.