Les réseaux sociaux, les blogs, ne sont pas toujours plus profonds que la Vie, on finit par redevenir soi, d’une banalité affligeante, on finit par parler du beau temps et de l'absence de pluie…
Aujourd’hui, on regarde à deux fois le calendrier pour se rappeler que nous sommes le 10 octobre. Les arbres l’ont bien compris et ils laissent tomber leurs feuilles comme on abandonne la lutte.
Il n’y a que le thermomètre qui y croit encore, qui se dit que l’été n’est pas fini, qui ne veut pas tourner la page.
Plus de 20 degrés, on hésite sur la saison…
C'était l'automne
Un automne où il faisait beau
Une saison qui n'existe que dans le Nord de l'Amérique
Là-bas on l'appelle l'été indien
C’est cela, nous sommes en plein été indien.
Je chantonne.
Je fredonne.
Avec ta robe longue
Tu ressemblais à une aquarelle de Marie Laurencin
Une enfance passée à chanter ces paroles. Sans les comprendre vraiment.
Quand on est enfant, l’été indien c’est un concept étrange, avec des images de Cheyennes à plumes, de tepee et de scalp.
Et une aquarelle, c’est quoi ? Comme une marelle dans l’eau ?
Qui est cette Marie Lanrencin ?
Je me souviens...
Et je me souviens
Je me souviens très bien de ce que je t'ai dit ce matin-là
Il y a un an, y a un siècle, y a une éternité
J’avais retrouvé Paul devant les nymphéas de l’Orangerie, juste le voir, toucher le réel du bout des yeux.
Nous fîmes le tour du musée. Dans une petite pièce, des aquarelles de Marie Laurencin…. et une déception !
Des années à imaginer des tableaux d’un romantisme fou, femme sur la plage aux couleurs dorées d’un coucher de soleil… Marie Laurencin est reconnue et je ne juge pas ici son travail mais j’ai été surprise, le réel m’obligeait à quelques réajustements.
Je n’apprécie toujours pas ces toiles, mais j’aime fredonner ce refrain de Dassin, il me ramène à Paul.
Mes pas dans ses pas, côte à côte, quelques instants...
Je pense à toi
Où es-tu, que fais-tu
Est-ce que j'existe encore pour toi ?