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  • 11/12

    25 août – 25 juillet

    11 mois…

     

    Le temps file et moi je cours encore plus vite.

    Hâte de finir cette série, de boucler la boucle.

    Une fois bouclée, je n’aurai rien,

    rien de plus,

    rien d’autre que la satisfaction d’avoir fait sans encombre le tour d’un calendrier,

    c’est déjà ça.

    Des hauts, des bas,

    et moi debout.

     

    Je cours et je ne m’arrête pas.

    Je prépare mon année scolaire, rendant tous les jours hommage à Alekseï Stakhanov.

    Comme à l’époque, il y a un peu d’exagération dans mon affirmation,

    mais je me prends pour une héroïne dévouée à la cause,

    moi qui n’y crois plus beaucoup…

    Préparer ces cours, c’est vouloir les faire, devant mon public, devant mes classes.

    Je ne veux pas douter,

    je ne veux pas me dire que peut-être je ne ferais pas l’année entière.

    Les deux années précédentes ont été amputées de quelques mois de cours,

    congé maladie oblige,

    et moi amputée de parcelles intestines.

    Je veux faire cette année,

    complète…

     

    Je n’ai toujours pas mal,

    il n’y a que les scanners pour m’inquiéter.

    Je vous parlerai plus tard peut-être de ma thyroïde qu’on finira par m’enlever.

    Je vous parlerai plus tard de mon cardia, que j’aimerais bien garder.

     

    Le temps file et moi je cours encore plus vite.Rinconde-la-Vieja.jpg

    Je rédige cette note, la onzième sur douze,

    et je ne pense qu’à la prochaine.

    Le 25 août prochain je serai à San José, Costa Rica.

    Laissant, entre deux préparations de cours, mon esprit déjà voyager, j’ai posté sur les réseaux sociaux cette photo du Ricon de la Vieja.

    Un ami riposta en mettant en parallèle une photo de mon nombril parue dans une précédente chronique.

    Il n’y a visiblement pas qu’à moi que cela apparaît comme une évidence.

    Je suis volcan.

    Définitivement.

    Et même lorsque je serai volcan éteint, on trouvera ma trace.

    Puisse mon souvenir continuer à fertiliser vos vies, mes « âmes-mis »...

    11 mois.PNG

  • crustacé c'est assez !

    Demain dès l'aube

    à l'heure où blanchit la campagne,

    je partirai

    à la pêche au crabe

    ou ses miettes.

     

    Je publie ce petit « statut » sur Facebook et ça like, et ça like...

     

    Je ne like pas du tout.

     

    A l'heure où tous les parents attendent fébrilement de savoir si leur enfant est reçu,

    résultats du Baccalauréat,

    j'attends tout aussi fébrilement le verdict du jury médical,

    savoir si mon examen fut bon,

    sans avoir besoin de passer par le rattrapage,

    espérant même être gratifiée d’une mention Vie.

    On a beau travailler toute l’année au bien-être,

    au mieux-être,

    on a beau vouloir,

    reste le visa nécessaire du douanier,

    la vignette du contrôle technique,

    le tampon au bas de la page pour sceller le dossier,

    sceller mon avenir…

     

    Il n’y a pas de routine dans ce genre de rendez-vous,

    on revient pour ne pas entendre le mot récidive

    alors que la récidive est ce qui revient.

    Quand on en a connu une,

    on a peur qu’elle nous reconnaisse,

    encore dans le corps.

     

    Et si le Crabe perdait la mémoire ?

    Depuis le temps que je le trimballe, un petit Alzheimer, bien fait !

    Et si le Crabe perdait mon numéro ?

    L’eau salée fatale pour son smartphone, bien fait !

    Et si...

     

    Faut que je vous dise : 

    je n'aime pas du tout quand on emploie "Crabe" à la place de CANCER.

    ça ne fait pas moins peur, ça ne l'éloigne pas non plus.

    Les malades ont besoin de vérité et de reconnaissance, pas d'édulcorant.

     

    Et puis c'est injuste pour tous les petits crabes, les vrais,

    qui essaient de marcher droit dans la vie quoi qu'on en dise !

    Au Costa Rica vit un petit crabe bigarré, le crabe Halloween...halloween-crab-on-rock-in-costa-rica-photo-poster-print.jpg

    Je le dis haut et fort : c'est avec un plaisir infini que je le prendrais dans mes mains

    Je n'hésiterai pas à marcher pieds nus sur le sable pour aller à sa rencontre !

    Hé le crabe !!! Je n'ai pas peur de toi !

    Hé le Crabe : me voilà !!!