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25 août – 25 février

 

6 mois, une demi-année...

En terme de maladie on parle de survivance à 5 ans, mon compteur étant réparti à zéro, il va me falloir encore de la patience...

Six mois c'est beaucoup, six mois c'est rien.

Je suis toujours émerveillée par le pouvoir du corps. Celui là même qui nous trahit sait aussi renaître. Les mois passent et j'oublie, comme tout le monde, les jours plus sombres. Je passe la main sur mon ventre sans parfois sentir la couture, personne ne la voit, sous mon pull, personne ne soupçonne.

Même à la piscine, sous le maillot. J'ai repris la fréquentation des bassins, portant mon attention sur ma respiration, les petites douleurs dans les bras. Je nage et je nage, jusqu'à me rendre compte.. qu'il n'y a rien à signaler. Pas de douleur, pas de peau qui tire, pas de message des abdominaux coupés et recousus. Rien. Je nage et je nage...

Comme chaque fois, je prends la preuve du drame en photo.Voir les choses. Je me défends d'être passéiste mais j'aime constater le chemin parcouru. La mémoire censure, transforme. J'aime conserver des preuves.

6 mois 1.PNG

Je regarde mon ombilic sans le reconnaître. Je ne me souviens pas lui avoir accordé une grande importance dans ma vie, j'ai grandi dans l'amour et le respect, avec cette sensation que chaque être a sa place, que chaque être a une importance égale tout en restant différent. Unique. Je ne me sens pas nombriliste même s'il faut un soupçon d'égocentrisme pour affirmer le soi qui nous fait grandir et devenir. Pour s'ouvrir aux autres il faut déjà être, pour les respecter il ne faut pas se mépriser.

Je regarde mon nombril avec curiosité, comme une chose qui m'est arrivée. Je suis devenue. J'ai une nouvelle attache à la vie, nombril qui nous reliait à la mère devenu porte des enfers, vite refermée.

Je regarde mon nombril et trouve un mot pour le décrire : MAELSTROM.nombril 6 m.PNG

Tous ces courants contraires, ces morceaux de peau qui s'étirent, tissu cicatriciel contre lambeaux de peau distendue se recroquevillant dans le gouffre, tentant de se faire oublier dans les plis.

Maelstrom de surface, maelstrom en profondeur, remous dans entrailles jusqu'à l'âme. Affronter des courants contraires, garder la tête hors de l'eau.

Mais au final : suis-je comme mon nombril, autre ?

A quel point tout cela m'a-t-il changée ?

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