Bulles de savon… souvenirs qui éclatent...
On ne reviendra pas sur la mémoire olfactive…
Mais je m’étonne encore de me faire avoir.
A chaque fois.
Par mon nez…
Et ça va encore durer quelques semaines, ou quelques mois…
J’ai dans ma salle de bains un distributeur de savon liquide en forme de marin.
Je ne m’en sers presque jamais, le lui préfère le savon entier.
Rares sont donc les fois où je lui pousse sur le chapeau.
Et je l’ai fait il y a peu, après avoir mangé des sushis, avec les doigts !
Et ça m’est revenu, d’un coup...
les odeurs d’hosto…
Pour dire à quel point je me sers peu du savon liquide : celui qui est dans le ventre de ce monsieur bienveillant, je l’ai utilisé en 2008… c’est le résidu…
A l’hôpital le savon en pain est interdit : trop dangereux, ramassis de bactéries.
Lorsqu’on échappe à la douche à la Bétadine (essayez ça, de vous doucher à la Bétadine, vous sortez plus orange que d’un salon de beauté, bronzage rapide et sans danger !), on n’a pas le droit au savon… on ne se nettoie qu'en liquide…
A chaque fois que je me lave les mains aujoiurd'hui avec une goutte de ce liquide transparent, je me souviens…
Je me revois dans cette salle de bain en module, hygiénique, colorée mais si impersonnelle.
Je me revois devant le petit miroir.
L’odeur à mes narines dépoussière mes souvenirs, le parfum de ce savon pourtant sans parfum ravive mes plaies.
Mais je n’ai pas mal.
J’étais bien dans cette cellule.
Hors du monde, plus près de moi.
Sans douleur, sans attache, juste en attente de vie ou de mort, nulle part.
Dans cet hôpital j’ai connu la paix.
Et j’en suis sortie…
Je file me re-laver les mains !