Je suis une contemplative, jamais hâtive.
Parfois je m’arrête pour regarder où certains ne voient rien.
Ça t’agace, tu penses que je me la joue, surtout quand coule une larme sur ma joue, devant le maelström.
Parce que j’aime que tout prenne sens, il faut que je prenne chance, de savoir, de ça voir.
Avide, je me remplis du monde, à vie.
Entre Danaïdes et Sisyphe, avec humilité j’assume ma boulimie d’humanité et avoue mon refus de la satiété dans ce monde trop normé.
Je les regarde avancer dans la rue, les hommes.
J’aime les regarder marcher, mes hommes.
Leur carrure, leurs parures, une fragrance, une apparence, un jeu, un vous ou un tu.
Moi, je regarde par terre, ce que les hommes trimballent.
Leur vécu su, les histoires tues, ce qu’ils ne veulent pas montrer mais ont tant de mal à cacher. Je cherche le toi de celui qui ne sait même pas le soi.
Je ne collectionne pas les hommes, je ne vole que leur ombre, ça prend moins de place, ça fait moins de casse et ils continuent leur route, débarrassés de ce surplus d’eux, plus sûrs d’eux, ils continuent à faire croire et moi je reste là, contemplative, le savoir dans la poche.
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