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ce que la vie dit

 

Je n’arrête pas de leur dire, aux enfants, en voulant les convertir au scientifique de la géographie en les éloignant du touristique, qu’il faut regarder et pas seulement voir, que l’image doit passer par l’analyse pour nous parler.

Même si le cœur peut s’émerveiller, même si le corps peut vibrer, le passage par le cérébral, pour le plaisir, est vital.

La connaissance, toucher l’essence, et combler tous les sens.

 

Je n’arrête pas de leur dire, à tous, que l’on ne voit qu’une infime partie de ce qui nous entoure au quotidien, faute à l’habitude, faute au temps qui nous manque pour profiter de chaque petit rien.

Même si j’aime avancer dans la nuit, sans lampe, en visualisant tout ce qui m’entoure, même si j’aime reconnaître une voix à mon dos sans ajouter l’image, je le sais mais je n’échappe pas au piège.

 

Je connais chaque détail de ma maison, je crois en tout cas la connaître, alors, comme chacun, je la considère comme un élément d’un décor que je ne regarde plus, je vis en courant vers ailleurs et je n’écoute plus ce que ces détails me disent.

Ce que je ne leur ai jamais laissé me dire.

 

craby bb.JPGDans ma salle de bain, décor de tropiques, décor marin et les rames en bois du radeau de mon grand-père.

Une boule de verre dans ses filets, une vraie, des fausses.

Et au plafond, un filet de décoration, une vraie étoile de mer, et un petit animal marin, comme une peluche répondant au nom anglo-saxon de « Craby ».

 

Et je prends un bain comme ça, avec de la mousse, de la vapeur, de l’eau toujours trop chaude, n’en déplaise à mon ectasie, la tête à l’ombre d’un bananier de bois sculpté des Antilles.

 

Rien de changé dans ce décor.

C’est moi qui ai vécu.

C’est moi qui ai changé.

 

Aujourd’hui j’écoute ce que ma maison me dit…

 

Je regarde ce filet au plafond, moi qui parfois souris en disant que j’ai une araignée au plafond.

Oui, bargeotte la Jeanne…

Aujourd’hui je vois Craby et pour la première fois, j’entends cette ironie, la vie qui me dit : 

« N’oublie pas, Jeanne, le crabe que tu as au dessus de la tête... »

 

Comme une épée de Damoclès.

 

Je n’oublie pas…

 

Mais je veille à me tenir le plus longtemps possible loin de lui, je sais qu’il touche mon ombre. Qu’il me suit… comme mon ombre…

craby main.JPG

Une larme.

 

Je sors du bain, je me sèche le corps et les joues.

 

Pas une seconde à perdre.

 

Vie, me voici !

 

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