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maelström

maelstrom.JPGIl nait là, devant moi, le maelström.

A 67 degrés Nord.

J’ai tant adoré ce mot étrange, présent dans les dictionnaires de France mais traînant avec lui ses origines d’ailleurs, ses origines du froid, portant sur son O des points comme un bonnet de laine à pompon.

Comme un mot familier, un mot de ma famille, moi, l’iceberg.

J’ai tant aimé son sens, figuré.

Ce tourbillon des sens, imaginé, vécu dans mon sein, souvent.

J’ai aimé instantanément les auteurs qui osaient le coucher dans leurs romans.

Ce mot, on ne l’emploie que lorsqu’on le vit, que lorsqu’on le sent en soi.

Car jamais il ne se traduit.

Comme la Saudade portugaise.

Je suis allée aussi loin que la route des Lofoten allait, je suis allée aussi loin que les hommes ont tenté de domestiquer la nature.

Et regardé au loin, tendant l’oreille, comme Ulysse, écoutant les sirènes.

Regardé au loin pour sentir le monde.

Et moi toute petite, mais solidement ancrée, pieds dans la roche agressive, inhospitalière à qui ne la comprend pas.

Je respire et je tremble, au vent.

Je respire et je pleure, faute au vent à mes yeux trop sensibles ou faute à l’émotion du cérébral à fleur de peau.

Je suis au bord du maelström comme au bord d’une falaise de possibles, d’un océan de mystères, bien plus grand, bien plus dense, protégé par des eaux sombres.

Au bord du maelström, je suis au bord de la vie.

Je devine son secret sans pouvoir encore le répéter.

Je souris.

Une larme encore trahit mon petit bonheur de vie.

Il me donne cette force, il me donne cette foi, clairvoyance aveuglante, j’en emplis mes poches, j’en emplis mes rêves.

Dans le maelström je tourbillonne mais jamais je ne m’abîme.

mouettes floues.JPGDans le maelström je vis.

Je n’ai pas peur de lui.

Je n’ai pas peur de la mort.

Il est la vie, le mouvement, la folie, l’ivresse.

Au terme d’enfer je lui préfère celui de «  nombril de l’océan », par là, on est attaché à la mère, à la vie.

Je suis là debout, devant le maelström et je t’aime.

Je suis là debout devant le maelström et je suis en paix.

Un pas en avant, un pas vers demain, la vie est en marche.

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