Encore une autre année qui se termine
Chacun de nous lui fait tout ses adieux
Pour disparaître on la voit qui s'incline
Elle semble dire enfant soyez heureux
Un an nouveau déjà a pris ma place
Embrassez-le avec beaucoup d'amour
Ce temps joyeux toujours trop vite passe
Car lui aussi disparaîtra un jour
Ainsi s'en vont les années de la vie
En nous laissant toujours un souvenir
De nous quitter elle nous semble meurtrie
Car jamais elle ne pourra revenir
( Roland Lebrun )
On va bientôt revoir ces images : le pont de Sydney embrasé par la nouvelle année, Times Square qui décompte à l'unisson.
Bien sûr il n'y aura pas d'image de guerre, plus de famine sur la Terre, la nuit aura fermé les yeux sur nos petites misères.
On n'entendra pas les pleurs, les gémissements des souffrants, partout le bruit des pétards fera fuir les mauvais esprits.
Moi, je déteste ce folklore. Les pétards avant tout. Et le reste : les bonnes résolutions vite oubliées, les souhaits d'avant soldes. Ces mots que l'on se sent obligé de dire, par automatisme et sans originalité.
Et si on ne le disait pas, "bonne année", est-ce qu'elle serait vraiment mauvaise ?
Meilleurs voeux, le meilleur je veux, morbleu, morveux, morts vieux, morve aux yeux, merde à ceux, merveilleux, vermeille à deux, vermine au mieux.
" Et surtout bonne santé ", " tant qu'on a la santé, le reste..." disent tous ceux qui n'ont jamais été malade...
Laissez moi vomir en paix sur tout ce dégouilis de bons sentiments de surface, mièvre piège des mots que l'on balance sans les peser.
Et s'il vous prend la folie de me souhaiter quelque chose, ou pire, si le manque de connaissance de moi vous faisait me demander ce qu'il faut me souhaiter, mettez moi juste un petit paquet de vie de côté.
Je me souhaite la vie.
Tiédeur fadeur, image mirage, ramage trucage. Je vais me conformer à ce cirque, je sais bien que rien ne va changer de l'autre côté de l'année. Je serai toujours, encore, un peu.
Prends-moi dans tes bras, dis-moi des mensonges, des mots songes, mens mon sage...
Dis-moi que tu seras là.