On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue
On dirait qu'ça t'gêne de dîner avec nous
On dirait qu'ça t'gêne de marcher dans la boue
On dirait qu'ça t'gêne de dîner avec nous
Moi, la fille de novembre, je n'aime pas qu'on escamotte, j'aime voir arriver les moments, lentement les imaginer avant de me délecter à les vivre. Ce que j'aime c'est le désir qui monte, et le vertige au moment de basculer dans le vivre.
Mais dans ce village de 200 habitants, j'ai vu 200... âmes : le maire, le curé, les enfants, la mamie qui propose ses tricots de laine, le vieil homme au chapeau de feutre trop ému pour manger sa choucroute au canard. J'ai vu des gens usés, des gens moches, des gens gros, des gens qui fument, des gens qui boivent. Je ne crois pas avoir vu de gens malheureux. J'ai vu des gens oubliés de la société mais des gens qui vivent. Je suis allée en France, dans le ventre mou et silencieux de la France rurale, qui se lève et qui se couche sans défrayer la chronique.
Je suis contre les marchés de Noël du 15 novembre, mais je suis pour les voyages dans la vraie vie. Je n'étais personne, au milieu de moins que rien, et j'étais bien.
J'ai quand même fini par rentrer chez moi...