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Quila Quilucru ?

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Y ahora el pueblo que se alza en la lucha
con voz de gigante gritando:
¡Adelante!
El pueblo unido jamás será vencido,
¡el pueblo unido jamás será vencido!

Ne le répétez à personne : j'ai assisté à un concert de Quilapayun...

quilapayun pochette chili.jpgJe n'ai pas honte mais je me suis trop moquée... Des barbus, des capes noires, des flutes de pan et du charango, non, mais faut pas exagérer... Je n'ai pas le droit de dire que j'ai aimé, comme je n'ai pas le droit de dire qu'il m'arrive d'esquisser un pas de danse, folklorique, dans ma cuisine, au son des revendications...

Je n'avouerai jamais, mais j'y étais, au Châtelet.

Je me suis cachée, tout en haut du balcon, et j'ai regardé ces hommes, ces générations d'exilés.

Souvent je me moque par peur d'avouer ma faiblesse.

DSCF9871.JPGComment rester insensible à ces hommes que l'on tue, que l'on torture, comment rester insensible à ces élans patriotiques sans nationalisme, sans extrémisme, pour le seul amour du drapeau, de la terre et d'une haute idée de la patrie et de l'humanité... Bien sûr que cela me parle. ça me jette juste à la gueule ma suffisance et mon confort, ça m'empêche presque de respirer, moi qui ai le deuil de mes idéaux coincé en travers de la gorge.

Je les regarde et j'en viens presque à jalouser leurs blessures. Et tous ces gens dans la salle, venus les voir malgré l'absence de publicité, ces gens qui savent parce qu'ils partagent un bout de l'histoire, ces gens qui parlent espagnol, qui parlent un peu fort et qui sont heureux de se retrouver, de se regrouper, de recréer un peu de leur monde perdu.

Je les regarde et je me demande : elle est où, mon histoire ?

Je connais mes cicatrices, j'en porte au bras, j'en porte au coeur. Autant en emporte le vent...

quila théatre.JPGJe suis au balcon et je te vois, si près de moi, à quelques mètres au dessous... Trente-sixième dessous. Je ne comprends pas, j'aurais besoin que tu m'expliques. Besoin de ta voix, je me noie dans la foule alors que je ne vois que toi, je ne veux que toi. Les pensées se perdent, les idées s'envolent, les possibles s'évanouissent.

Je le constate et je ne veux pas le voir : tu n'es pas assis à côté de moi, je veux croire que c'est temporaire.

Je tends la main, je tends vers toi.

Et ils me ramènent sur terre, les Quila.

Je ne sais pas ce qui se passe, mais je n'en attendais pas moins de la vie.

Ils me ramènent sur terre et je me fais avoir. Une chanson, El pueblo unido jamás será vencido. Pourtant je la connaissais, pourtant je l'attendais. Et ça me serrre les tripes, un instant j'y crois, en la liberté, en la libération des peuples, en la fraternité, en l'égalité, en tout cas, un instant j'y crois et je veux pleurer et hurler de bonheur. J'ai la foi.

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Je revois ces enfquila enfant 2.JPGants qui jouaient pour nous dans cette école du désert d'Atacama. El pueblo unido jamás será vencido.

Un instant j'y crois : que l'on fait partie du même monde.

Laisse-moi rêver.

 ¡ el pueblo unido jamás será vencido !  De pie, cantar, que vamos a triunfar.

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