C'était un soir messieurs mesdames
Ou la télé était en panne
On allait louper à coup sûr
Les attentats tous les coups durs
Tout ce qui dégringole à la ronde
Sur la calebasse du pauvre monde
Et tout le cortège désabusé
Des mêmes qui sont toujours baisés
On allume la télé, on allume la radio et on entend des trucs, l'oreille un peu distraite, l'oeil un peu vitreux.
On s'en fout, c'est pas nous.
Le drame peut amener le sourire aux lèvres.
Vol Air-France Rio-Paris... Outre mon fantasme de la mort subite, je ferme les yeux et je me vois dans cet avion. Je me vois regarder ce qu'il reste de l'Amazonie par le hublot. Je revis cette magie folle de survoler Rio, de vivre à Rio, de me baigner dans Atlantique calme et chaud.
Avril 2003, je crois que je commençais à me poser. Je me souviens de la mer chaude, du soleil qui doucement se couche sur la ville grouillante et de cette vision unique et sublime que l'on a depuis l'eau : je regarde la plage de Copacabana, les hôtels luxueux en bordure, les favellas revendicatrices juste derrière, qui se dressent sur les collines pour se faire croire qu'on ne les oublie pas, pour se faire voir et sur ma droite le pain de sucre.
Je me moque bien des paillettes, du paraitre et des images d'Epinal, mais cet instant là, dans l'eau, avec tout cela à portée de regard, ça m'avait émue.