C'est la Mort ! C'est la Mort !
C'est la Vie ! C'est la Vie !
Voici l'homme poilu
Qui est allé chercher le soleil et l'a fait briller de nouveau
Faites face !
Faites face, en rang, soyez solides et rapides devant le soleil qui brille !
Allez !!
( Traduction du HAKA)
Je viens d'apprendre qu'il y a un match retour, à Wellington...
La ville-capitale, entre deux mondes, entre les deux îles, entre la civilisation maorie et les anglitudes. Les buildings rivalisent avec les fougères arborescentes. Ce n'est pas la plus grande ville du pays, c'est peut-être la plus propre, la pluie en nettoyage automatique sur les trottoirs pour donner une image de papier glacé.
Wellington est une ville de passage.
On y arrive ou on en part, à pied, en voiture, en avion et surtout en ferry.
Les maisons s'accrochent aux flancs des montagnes. La mer est douce ce matin aux marins, sa surface est plate comme la main que l'on passe dans le dos d'une femme endormie. Les nuages comme des paupières, encore collés sur les sommets. Le jour se lève, doucement. Le soleil vient caresser le paysage, doucement. C'est dimanche. En Nouvelle Zélande, on prend le temps de vivre.
Je suis sur le ferry et je renais un peu, ce matin j'ouvre les yeux, un air frais empli mes poumons. Je vis, oui. J'adore ce moment. Le bateau largue les amarres et je quitte un peu la terre, doucement nous glissons sur l'eau.
Devant moi, un mythe, une légende parmi d'autres mais unique, le passage défloré il y a des siècles par un explorateur fou qui écrivait, en janvier 1774, qu'il voulait aller « plus loin qu'aucun homme n'est allé avant moi, mais aussi loin qu'un homme puisse aller », un homme associé à tous les noms de la géographie australe.
Il est là, devant moi : le détroit de Cook...