Je dis,
argent,
trop cher
Trop grand
La vie n'a pas de prix
A Las Végas, je n'ai posé à côté des machines que pour le clin d'oeil, que pour la photo. Fille de radin, fille de terriens, je n'ai pas cet espoir là : gagner un gros lot tombé du ciel.
L'Islande a moins changé que les mentalités des hommes. On a été obligé de défigurer la nature et d'inventer des petits panneaux internationaux : ne jetez pas d'Euros, ne jetez pas de Dollars, ne jetez pas de Yens. Rien de ce qui traine au fond de vos poches.
Je ne peux pas en vouloir aux gens d'avoir de l'espoir, de sacrifier un peu en espérant recevoir plus, de s'inventer des superstitions pour se sentir mieux et échapper un peu à la triste réalité de leur vie. Je ne peux pas leur en vouloir de s'accrocher à un peu de magie. Au cas où...
L'Islande ne sait pas comment se protéger du tourisme de masse. Des masses qui n'imaginent pas la difficulté d'une petite pousse à survivre avec 8 mois d'hiver, avec 3 mois de nuit et qui piétinent. Pire même, des masses qui s'en foutent et consomment !
Sur le site de Geysir, Blesi, la belle piscine bleue de silice est polluée par l'espoir. Il suffit d'un pour y croire et c'est fichu. La magie de la nature est rompue, l'homme l'a corrompue. Pureté souillée.
Il y a six ans encore l'endroit était vierge de traces monétaires.
Putain d'espoir.
J'ai la nausée.