Bordeaux fait partie des noms mythiques, dont l'évocation amène immédiatement la douceur sucrée de la vanille et de rhum des canelés.
Mais on peut avoir uen tendresse particulière sans qu'un charme soit avéré.
Y retourner comme une tournée d'adieu. Loupé. Je ne me lasserai pas de regarder les mômes barboter en face de la place de la Bourse, je ne me lasserai pas d'errer dans les cours débarassés des voitures par la magie du Tram. Sous le charme de cette ville qui se réveille et débarbrouille ses façades noircies par son glorieux passé. Bien sûr s'arrêter à une terrasse, place Saint Pierre, déguster un confit et n'avoir pour seul embarras que celui du choix du vin pour l'accompagner. Regarder les gens passer, laisser sa vie sur "pause" pour quelques jours.
Louer une voiture et partir où les grappes de raisin, bijoux pourpre, pendent encore aux cèpes.
Effacer l'image de la centrale de Blaye pour redonner à cette ville la fierté de sa citadelle en cette année de tricentenaire Vauban. Inattendu.
Remonter l'estuaire et se perdre dans les herbes à la recherche de carrelets. S'imaginer avoir assez de temps pour en occuper un, baisser et relever le filet, se créer un rythme propre en dehors du temps, en dehors de la vie.
S'imaginer sur ce ponton, encore relié à la terre mais déjà ailleurs.
Et bien sûr filer plein Ouest jusqu'à ne plus pouvoir avancer. Lorsque la voiture ne peut plus aller plus loin, ôter ses chaussures et avancer encore, n'être arrêté que par les vagues et par un certain sentiment de devoir : devoir revenir.
Pour l'instant...