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25 août – 25 mars

 

7 mois

 

Voilà, plus personne ne me demande comment je vais.

Ils me regardent et se disent que ça va.

Pourquoi ça n'irait pas ?

Je fais mon travail, je fais les courses, dans quelques semaines je serai à genoux dans le jardin.

Pourquoi ça n'irait pas ?

 

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Assise sur un banc, Hall du livre de Nancy, j'attends Godot et griffonne sur mon Moleskine rouge.

« Je me sens spectatrice d'une vie dont le scénario ne m'a pas été dévoilé.

Et pourtant les choses arrivent,

les rebondissements se produisent,

ne laissant place à aucun ronronnement.

- vous serez inspectée jeudi 

Surpris de mon absence de surprise, le chef.

Qu'ai-je à craindre ?

La Vie se déroule, je regarde, comme détachée,

bien assise derrière la lucarne de mes yeux.

Il ne peut rien m'arriver. »

 

- - - - - - -

 

Je suis allée voir mamie à l’hôpital. Une nouvelle fois.

Arpenter les couloirs fut difficile.

Bien sûr il y a les râles, bien sûr il y a les odeurs, les corps décharnés qui dorment bouches ouvertes, édentées...

Mes pas se faisaient lents, la faute à ce que je traînais derrière moi.

L’hôpital je connais, je peux même dire que j'y ai passé de bons moments, et puisque je n'y suis pas morte, on peut penser que j'y ai été sauvée.

Mais là, dans ce couloir aseptisé, me revenait comme un scalpel à l'âme, se rouvrait une blessure que je n'avais pas voulu voir, un trop-plein.

Une voix intérieure qui refuse d’avancer, un désir fou, un désir fort, de fuite.

J’avance jusqu’à me retrouver au pied du mur de l’évidence : l’obligation de passer à l’aveu de traumatisme.

 

Je crois que ces épisodes m'ont beaucoup plus marquée que je ne le pensais.

Je crois que malgré l'optimisme des analyses, je ne suis pas totalement remise.

 

 

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