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Elle s'appelait Sarah elle n'avait pas huit ans
Sa vie, c'était douceur, rêves et nuages blancs
Mais d'autres gens en avaient décidé autrement
Elle avait tes yeux clairs et elle avait ton âge
C'était une petite fille sans histoire et très sage
Mais elle n'est pas née comme toi,
ici et maintenant... (Jean-Jacques Goldmann " comme toi" )
Mais qu'est-ce qu'elles ont ces filles
à s'assoir seules aux terrasses des cafés ?
On voit bien qu’elles n’ont pas de rendez-vous.
Elles s’offrent au regard du monde mais elles sont à l’intérieur d’elles mêmes.
Elles se plantent là et font comme si tout cela était bien naturel, de ne plus attendre, rien ni personne.
Elles se regardent.
Et elles se voient.
Pas de regret.
Juste la sensation d’être morte au milieu d’une ville grouillante.
Pas de tristesse.
Saudate.
Mais qu'est-ce qu'elles ont ces filles
à s'assoir seules aux terrasses des cafés ?
Elles ne se laissent pas mourir,
elles s’abandonnent à la vie.
Elles se laissent aller, elles se laissent prendre.
En terrasse comme en vitrine.
Qu’un inconnu vienne,
qu’il la fasse sienne.
Qu’on les ressuscite…
en haut Edward Hopper - 1927 "Automat"
en bas Camille Hilaire - 1947 - "la fille aux cheveux de lin"