Et toi mon cœur pourquoi bats-tu
Comme un guetteur mélancolique
J'observe la nuit et la mort
Vienne la nuit sonne l'heure
Les jours s'en vont je demeure
Et souviens toi que je t'attends...
(Apollinaire)
Klimt "l'Attente"
J'ai de plus en plus de mal à venir ici.
Bureau des entrées, étiquettes imprimées, couloir des consultations, odeurs, accueil, étiquette donnée. Salle d'attente : peinture clinique, propagande affichée, chaises disparates, essouflées, revues déchirées, jouets et couleurs, vies maquillées.
Je me revois là, le bras suintant, le bras saignant, le bras coupé, le bras bandé, le bras troué, le bras greffé.
Je me revois dans cette même salle d'attente.
Je ne supporte plus ce passé qui refuse de se faire oublier. Est-ce parce qu'il n'a pas fini d'exister et que le passé sera futur ?
Salle d'attente : sale attente.
Revenir encore, dans trois mois, attendre, repartir, revenir encore...
Revenir...
Jusqu'au jour où...
On se présente à la porte, j'ai fini d'attendre, c'est mon tour, le docteur me sourit, elle ne prononce plus mon nom.
Je veux que l'on prononce mon nom bien haut, lorsque j'aurais fini d'attendre, lorsque ce sera mon tour, quand la Dame à la Faux viendra me chercher.
Commentaires
Un choix judicieux pour Klimt. Le temps est vaste et pourtant toujours compté. MdMots