Je tire un trait je ferme la valise
Destination Zagreb via Venise
Je souffle la bougie
Je me dessine une folie
Les doigts croisés sur l'infini
Je dis salut
Et peut-être qu'un jour
Je serais de retour
Qui peut me dire comment
L'exil vient aux errants ?
Je pars...
Je ne sais pas si les nuages me laisseront entrevoir le Mont, mais c'est là que je vais...
Plonger mes pieds dans l'Océan...
Se dire qu'il est Pacifique, juste pour se rassurer, ne pas avoir peur lorsque la terre tremblera.
Passer par Salem et se rappeler encore que ce nom est dérivé de l'hébreu « Shalom » et de l'arabe Salem qui signifie aussi paix.
Et puis commencer l'ascension. Voir les arbres couchés, le sol stérilisé, rechercher les lahars, les téphras...
Depuis l'éruption meutrière de 1980, il ne fait que sommeiller, j'espère ne pas trop l'énerver, avec mes pas... En 2004 il soupirait, il fulminait, était-il impatient de me voir ?
Je poursuivrai les Cascades jusqu'au Cratère, transformé en Lac. Innocente caldéra ?
Moi je sais bien que sous l'écorce il y a de la matière en fusion, moi je sais bien qu'il faut se méfier, que ce qu'on ne voit pas existe parfois. Et si je souris devant ces paysages paisibles, c'est que j'en devine la flamme intérieure. La paix n'est belle que parce qu'existe la guerre.
Aimer partir pour aimer revenir. Dans un mois...
Revenir. Devenir. Un mois. Un Moi. Emoi.