Parfois le samedi soir à Marsal, c’est comme un vendredi sur Mars.
Clouant le bec aux pessimistes, la pluie cesse à 21 h 07, lorsque les acteurs entrent en jeu. Comme par magie, les nuages s’écartent pour nous laisser voir les étoiles, à moins que ce soient celles présentes dans les yeux des enfants qui se reflètent dans le ciel…
Les lumières dans la nuit, les pétarades et la musique lancinante, envoutante, très forte, trop forte… Soudain, je pars ailleurs, je suis enveloppée par le son, hypnotisée par l’image, je pars ailleurs.
Dans une procession quasi-religieuse, assurément mystique, mon corps avance dans la foule anonyme. Je suis un char où une Madone blonde a le regard triste, sous une partition assourdissante digne d’un Nosferatus.
Le samedi soir à Marsal plane parfois une ambiance de Saintes Maries de La Mer.
Et je repars en songe au bord de la Méditerranée…
Je n’oublie pas que la Véronique est une « passe de capote », un moyen d’étudier le comportement de la bête en agitant un leurre, faire courir l’animal, le laisser passer le long de son corps pour mieux le connaître, et le dominer. Selon l’encyclopédie de tauromachie, la Véronique est « la plus simple et la plus belle » des passes…
Entre Marsal et les Saintes Maries, je suis un chiffon rouge qui s’agite…