Dans la série " vous regardez trop la télé", je vous invite à Iguaçu.
Les millions de mètres cube d'eau qui passent devant mes yeux n'étanchent pas ma soif de nature.
Je ne me lasse pas d'observer les flots calmes qui serpentent, insouciants... Ils ne savent pas qu'une faille va les précipiter et faire se briser les gouttes en contrebas dans un fracas diabolique.
Je me souviens d'une discussion "nature" avec un certain Eric qui rêvait de voir ces chutes, comme d'autres nouriraient un fantasme. J'étais un peu honteuse de me dire que pour moi ce fantasme était souvenir réel...
Il y a des noms magiques et célèbres qui font la une des médias : Iguaçu, Niagara, Yellowstone...
Le plus dur est la chute pour celui qui n'a pas fait le deuil de ses idées préconçues des choses. Il faut savoir arriver vierge et avoir un regard neuf, même sur ce qu'on croit connaitre à force de le rêver. C'est ainsi qu'on en aime même les imperfections, parce que c'est enfin devenu réel. La fugacité du moment en fait sa valeur. Personne ne pourra voler ce qui a existé et pour toujours on pourra dire "c'est moi qui ai vécu".
Il faisait gris sur Buffalo ce matin-là, il faisait froid, et pourtant la magie de Niagara a opéré. Ce qui m'importait était de me tenir bien droite au bord du gouffre, de remplir mes poumons d'un air si commun et pourtant si unique, être là. Voir la rivière s'avancer doucement vers son destin, être prise soudain de remous, comme de soubresauts, de peur avant de tomber. Sentir sous mes pieds les vibrations, la terre qui gronde, me sentir toute petite. Derrière moi les Grands Lacs, plus loin devant l'Océan et moi, insignifiante poussière au milieu.
En plus des geysers, en plus des volcans, en plus des glaciers, il faut sans doute aussi rajouter un penchant pour les chutes d'eau. J'avoue. Mais numérique ou argentique, aucune photo ne saurait fixer mon ressenti.
Pour chute à ce post, je garde les plus belles, les plus sauvages, les chutes d'Islande dont la liste ne finit pas : Godafoss, Gulfoss et toutes celles dont je n'ai retenu le nom car imprononçable, union entre eau et structure géologique...
Drap blanc magique sur fond d'orgues basaltiques.
Paradis géographique, pour moi...
A la liste des noms de chutes mythiques restent Victoria, parce qu'il faut garder des choses à faire dans sa vie, non des regrets mais des projets... Qui sait... J'ai trop dit " jamais je ne verrai..." pour ne pas savoir que ces phrases catégoriques sont souvent mensonges involontaires.
Qui vivra verra.
Je suis décidée à vivre tout ce que je pourrai voler au crabe.