Tout document créé par l'homme est subjectif. Tout film, toute photo.
Par son scénario, par sa mise en scène, par son montage.
Même si on s'en défend, même si on nie la censure, il y a toujours un cadrage, un choix d'angle qui manipule celui qui reçoit l'image.
Quel pouvoir fou !
Image de la réalité, sans trucage, sans maquillage, sans calcul conscient reste cependant image.
J'aime cette photo, elle ne ment pas, mais je ne m'y reconnais pas. La sous-exposition donne un grain de peau qui n'est pas le mien, le cadrage, forcément, ne donne qu'une image partielle.
Si je l'aime, sans m'y voir, c'est peut-être parce que je crois appercevoir quelque chose qui correspond plus à mon âme qu'à mon enveloppe.
Je ne sais pas.
Reste qu'au delà des images, perdurera toujours la suprématie du vu par le vécu, de l'image perçue en temps réel par le seul filtre acceptable, les yeux.