Toujours à la recherche des extrêmes, moi, la fille de l'Est, j'ai marché vers cet endroit mystérieux vers lequel le soleil part, j'ai cherché le bout du monde, vers l'Ouest.
Au bout de la Gaule je suis arrivée, avec cette sensation que tout n'était pas fini.
A la Pointe du Raz on m'a dit "vas voir plus bas".
J'ai donc poursuivis ma route par la côte.
En passant au niveau du port de l'Herbe, j'ai souris.
Et puis mes pas se sont arrêtés au bord du Bassin, à La Pointe, là où on ne fait plus de bonnes gaufres.
Comme toujours ce lieu m'apaise, me fait croire que mes poumons s'emplissent de plus d'air qu'ailleurs, la tête m'en tourne.
Mais même si j'aime y rester, marcher sur une plage qui semble ne jamais finir, écouter les vagues de l'Océan qui grondent et le calme du Bassin de l'autre côté, je sais que je ne suis pas arrivée.
Ces Blockhaus a moitié ensevelis sous le sable me disent qu'il y a quelque chose de l'autre côté, qu'il faut regarder l'horizon, qu'on peut y voir venir quelqu'un, ou partir peut-être....
Un bateau attend d'aller verifier, plus loin.
Alors j'ai marché encore jusqu'à ce panneau qui me dit qu'il n'y a pas plus à l'Ouest en Europe.
J'ai planté mes pieds en haut de la falaise de Cabo da Roca et j'ai regardé au loin.
La brume bouchait ma vue et me disait " il n'y a rien à voir, tu es au bout".
En retournant à Lisbonne, j'ai vu dans le regard des hommes de pierre qu'il y avait bien un ailleurs, plus loin.
Mais je vais devoir me stopper là pour l'instant, trouver un navire ou un oiseau de fer pour traverser l'océan, retrouver le Nouveau Monde, terre d'acceuil, terre d'exil.
Plus tard.
Ailleurs.
Je ne suis pas au bout....