Je suis la femme volcan.
Tout est calme, reposé, entends-tu les clochettes tintinnabuler ?
Tout est calme. Et soudain...
Je suis la femme volcan.
Sous ma peau bout le sang, rouge de vie, noir de mort.
Dans mon ventre se cache l'informe,
informe se mélangeant jusqu'à l'émoi, parfois,
informe se mal combinant jusqu'à l'infâme.
Je suis une femme volcan, douce et paisible,
feignant l'innocence insipide.
La bise au contact de mon cœur bouillant
se réchauffe et devient brise,
la braise à mon ventre grouillant
s’échauffe et devient baise.
Viens, pénètre ma chambre magmatique
et dansons !
Je tremble.
Mon corps se fissure.
Et érupte.
Mes entrailles sur la table.
Ça dégouline d'amour.
Ça dégouline tout court,
lave d'hémoglobine,
giclée ardente.
Tout est calme, reposé.
Je regarde le cratère, médaille des pores.
Je regarde la faille, comblée, cicatrisée.
Entends-tu l'immonde gronder, la braise encore crépitante ?
Entends-tu le ronronnement petscannien, ressens-tu la chaleur irradiante de mon corps, irradié ?
Je suis la femme volcan,
qui retourne aux volcans,
endormis ou ruisselants.
J'irai mettre mes pas dans cette terre qui m'accueillera quand je serai volcan éteint
je m'en vais, voir mes frères pacifiques.