J'ai une fascination pour les cicatrices,
les plaies, les bosses,
les boursouflures,
les rides
et toutes les traces du temps.
J'aime ces déformations de mon corps.
Je ne sais pas d'où cela vient,
cette peur de ne pas avoir vécu,
cette peur de ne pas être en vie.
J’aime les traces du temps sur moi,
les blessures,
les marques indélébiles.
Comme si j'avais besoin de ces signes extérieurs
pour rappeler au monde ce que je suis à l'intérieur.
Je sais d'où cela vient :
du silence au monde,
tenir secret un pan de nos vies,
je sais que cela a existé
mais les autres restent hors de ce monde,
aveugles tenus dans l'ombre.
Je regarde mon corps et je lis mon histoire.
Chaque imperfection est un témoignage de vécu qui me rassure.
« c'est moi qui ai vécu ».
Et qui vit.
Encore.