Ok

En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.

peau d'âme

 « Mon grand-père disait que pour les Noirs la peau est un mystère insondable, et il le disait sans chercher à savoir si nous comprenions, ni si, à Lamentin, on se souciait de la peau des esclaves, la mer, seule, évoquait quelque chose pour nous puisqu’elle n’était jamais bien loin, qu’elle nous nourrissait, qu’elle n’aurait jamais fini de charrier nos expériences originelles. Ce que voulait dire mon grand-père, c’était peut-être que la peau d’autrui et sans doute la sienne, et aussi la mienne aujourd’hui, est un détroit où l’on ne peut que se perdre »

Gaston-Paul Effa «  rendez-vous avec l'heure qui blesse » 

La peau d’autrui … est un détroit où l’on ne peut que se perdre...

La peau d’autrui … est un détroit où l’on ne peut que se perdre...

        LA PEAU D'AUTRUI...

EST UN DETROITOU L'ON NE PEUT QUE SE PERDRE... 

Je relis cette phrase, encore et en corps, je sais que la clef est là, dans la peau, depuis toujours.

Réceptacle de tous les mots, doux,

exutoire de tous les maux, fous.

Le chasseur utilise l'appeau pour attirer sa proie, effroi

Le lover utilise la peau pour attirer la soie, émoi.

« je t'ai dans la peau » répétera la midinette,

« je t'ai dans la peau », lui répondra la tatoué

« Je suis bien dans ma peau » semble crier la jeune-fille nue à la fenêtre..

Et ma peau à moi elle dit quoi ?

Peau de chagrin ?

A fleur de peau !

Jouer sa peau ?

Je tiens à ma peau !

Etre dans la peau d'un personnage ?

Peau de vache !

Dans le grain de ma peau on peut tout lire :

la génétique héritée,

mes grains qu'on dit de beauté qui conduisent à la folie lorsque l'on veut les compter, qui ramènent à la poésie lorsque l'on veut les conter,

mes boursoufflures et mes rides, nés des excès de plaisir, d'excès de rire, d'appétit de vie

mes cicatrices, les petites et la grosse, une bataille gagnée mais guerre n'est jamais finie.

J'aime ma peau et ses défauts qui font qui je suis.

 

Un signe de toi...

L'appeau fonctionne,

ma peau frissonne,

sceau d'homme et go more....

Ta peau à toi...

Elle me hante,

Elle me manque,

Elle me tente... 

IMGP0485.JPG« Montre-moi encore
Le monde à l'envers
L'envers de ton corps
Me donne des vertiges

Sous ta peau
Douce et lisse
Tu me laisses
Entrevoir
Les coulisses
Où tout se passe »  

( « sous ta peau », M. )

La peau d’autrui … est un détroit où l’on ne peut que se perdre...

Parfois aussi c'est un endroit où l'on se retrouve, soi, où l'on retrouve l'enfant que l'on était, celle qu'on était avant de devenir, la peau originelle où erre le fantôme de l'hymen. Un endroit chaud où se blottir. Régresser. Progresser.

Une caresse et un monde de soupirs s'ouvre : douceur des souvenirs, douleur du devenir.

Ta peau, comme j'aime m'y perdre quand on se retrouve...

Illusion de fusion, je sais que je me consume mais j'assume, serait-ce si beau si ce n'était pas vain ?

Ta peau restera à jamais mon drapeau,

un étendard au loin,

un phare réconfortant qui me rappelle d'où je viens,

mon héritage, mon héros pas sage.

Jusqu'au dernier soupir, jusqu'au dernier souffle,

je ferme les yeux et tu restes sous ma pau,pière.

 

Commentaires

  • quel plaisir de vous retrouver........bien dans votre peau!!!!...
    J'effleure vos cicatrices, vestiges de vos batailles gagnées....

Les commentaires sont fermés.