C’était dans les années 1970.
Chez moi, la Border Line, y’a toujours eu une frontière, que l’on traversait parfois, tête haute, fière. Je sais bien que l’herbe n’est pas plus verte de l’autre côté, elle était souvent plus kakie pour tout dire.
Malgré l’histoire de mes grands-parents, la frontière, depuis ma naissance, on joue avec, de guerre froide en union, de grève du zèle en libre circulation. On sait dépasser les limites tout en sachant très bien de quel côté on se situe.
Souvent on faisait le mur pour gagner 200 francs, puis on a franchi la ligne pour économiser 30 euros.
Quelques kilomètres pour voir que l’étranger est un autre, plus étrange par ses us que pas des coutumes semblables, pour voir que les hommes sont les mêmes mais qu’on n’entend rien à leur germanique latin.
C’était dans les années 1970.
Mon père allait acheter de l’essence de l’autre côté, après son poste de travail.
La nuit.
Dans le noir.
Il passe la douane.
La bande à Baader est en fuite, la tension monte, le rideau tombe aux limites.
Et mon père se retrouve menacé, mitraillette sous le nez.
La housse de la banquette arrière de la voiture, trop petite, mal adaptée, fait comme une tente entre le sol et le dossier… Sans doute cache-t-il des armes… Cet homme est dangereux…
Mon père sous les mitraillettes au milieu de la nuit, à la frontière du réel, tente de passer de l’autre côté du miroir, aux alouettes, à l’essence, sans saisir le sens de ce déchainement.
Mon père, le terroriste en deux chevaux orange…
Commentaires
u reallly should show him that. He'll be proud and maybe even moved (for once) u rock J. Love u, Jay.