Dans la nuit, sur Facebook, une femme blessée mettait un lien sur son mur.
Une chanson de Marc Lavoine « je n’ai plus rien à te donner »
http://www.youtube.com/watch?v=bMsfueZFTlQ
J’étais trop fatiguée pour commenter, il y avait la fatigue physique, et l’épuisement de cette commune détresse.
Ce matin, je reviens sur Marc pour mieux en partir, je ne sais pourquoi je ne finis pas d’en partir, pour mieux m’en nourrir sans doute, pour plus grandir encore.
« Je n'ai plus rien à te donner
Que ma tendresse et mon passé
Des caresses, des promesses, des baisers
Tu sais c'est terminé »
Quels souvenirs… épiques ( son pic ? )
1990, cet album de Lavoine vient de sortir.
Je passe mon permis de conduire.
1990, ma monitrice d’auto-école se fait plaquer.
Elle n’est pas si belle, elle n’est plus si jeune, elle a sans doute tellement espéré.
Et elle pleure.
Elle se vide.
Encore et encore.
Elle s’est arrêtée devant chez moi, avec ses yeux rougis, son nez coulant, ses mouchoirs dégoulinants.
Je suis montée dans la voiture, j’ai pris le volant et j’ai roulé.
Elle ne disait rien, n’indiquait aucun chemin. Je me baladais dans la ville, un peu perdue, déboussolée, sans savoir quelle direction prendre. J’avais quelques heures au compteur, je pensais déjà me débrouiller.
Il n’y a pas de radio, pas de place pour la musique, dans les auto-écoles. Interdit même. Se concentrer sur l’asphalte, maintenir le cap.
A l’arrière sur le siège, elle avait amené un gros lecteur de cassette du temps où les Cd n’existaient pas.
Elle écoutait Marc Lavoine…
Et à chaque refrain reprenaient ses sanglots.
Elle montait le son pour ne pas s’entendre survivre.
Cornélia, elle s’appelait Cornélia.
Sans cet épisode de larmes, son prénom serait sans doute parti de ma mémoire.
Diable au corps, jamais ne niera.
Vous êtes liés, Cornelia.
Des heures à rouler dans la vie sans apprendre à conduire.
En apparence.
Aujourd’hui je sais que j’ai beaucoup appris avec elle.
Est-ce que c’est vrai, Marc, que tu n’as plus rien à me donner ?
En 2010 pourtant tu disais :
« Sur les dunes blanches, pas de regret, pas de remords et sans revanche
Il suffit d'y croire et l'on peut s'y voir, si tu savais comme je flanche.
Sur les dunes blanches, je m'envole sur ta peau folle puis je m'épanche
Sur les dunes blanches, on se tient par la taille, par la manche. »
http://www.youtube.com/watch?v=3GcRHElAYho
Je sais bien que je vais le revoir.
Fin janvier, j’ai un ticket…
J'aimerais dire à Marc combien il marqua des femmes...