toutes les larmes du ciel peuvent bien m'emporter
quand ton cœur fait
being being being
tous les tam-tams africains je les fais danser
quand ton cœur fait
being being being
l'amour tu sais c'est pas sorcier
mais toi tu m'as bien possédée
traces de toi
(A. Chamfort )
Finalement, je crois que je suis une contemplative.
Ils le disaient déjà, mes maîtres au lycée, lors des réunions parents-professeurs : "Jeanne, elle ne dit rien, elle regarde, elle écoute et seulement quand elle en a assez, elle lève le doigt et donne la réponse pour avancer". Il le disait aussi, le formateur charismatique à la queue de cheval : "Madame Magnani, vous êtes border-line".
Oui, j'aime me mettre en marge du monde, juste au bord et ressentir l'ivresse de la vie dépouillée, l'intensité des riens de l'existence : l'air dans mes poumons, le vent dans mes cheveux, tes lèvres frôlant mes seins...
C'est sans doute pour cela que j'ai du mal avec le réel des gens, pas assez le temps de voir. Et moi qui veux vivre, j'avoue le plus souvent ne faire que regarder la vie.
Lorsque je me promène, les flaques d'eau me parlent...
Du givre sur des brindilles en travers du chemin et je vois... toi.
http://jeanneovertheworld.hautetfort.com/archive/2010/01/02/traces.html
Et lorsque je lève les yeux, vers le ciel, j'essaie de regarder derrière les nuages comme derrière un miroir, j'essaie de me voir...
Et je vois, comme une étoile filante, des trajectoires d'humains qui se croisent, d'éphémères traces d'un passage. Ce n'est pas parce que ce n'est plus visible que cela n'a pas existé. L'avion est déjà loin mais ce moment de proximité a existé. C'est moi qui ai vécu.
Je remets mes mains dans mes poches et poursuis ma route, le sourire aux lèvres, la vie chevillée au corps. Et en baissant les yeux, sur la neige fondante, mes pas croisent ceux des cygnes... Le sourire ne me quitte plus, je suis dans le monde.
J'aime ces cadenas, abandonnés sur le pont de pierres de Vérone. Qui les a mis là et pourquoi ? Un clin d'oeil de l'existence pour mon appareil photo, et une rampe de lancement pour mon esprit : " Faire sauter les verrous – Avoir la clé - Se débrider - Aimer cependant s'attacher – à la vie – à l'envi..." I love life... J'aime les prisons de la vie.
Oui, je suis une contemplative... Et si je souris, la prochaine fois en finisant mon café, tu sauras pourquoi... Tu sauras que je regarde les traces parce que je veux garder des traces.
Et que me dit le marc ? Je me marre en silence...