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à venir ?

les promesses n'engageant que ceux qui y croient, mes rêves de voyage n'engagent que moi...medium_pontouzbé.JPG

la traversée de l'Amou Daria fut un grand moment pour moi. Et pourtant c'était très laid...

Moi je n'ai vu que ces barges sans âge mises bout à bout, dont la jointure trop usée gardait trace des accidents passés et laissait entrevoir l'eau boueuse. Moi, j'ai vu ce fleuve mythique, ancien Oxus, que l'Urss a épuisé à force d'irrigation pour le prestige de la grande nation cotonnière... Moi j'ai senti là, au bout du fleuve, la mer d'Aral se mourrant sous les yeux navrés mais fermés de l'humanité. Moi, j'ai vu dans ces véhicules démodés et polluants les souvenirs d'un système passé auquel des gens avaient bien du croire. Pour rien au monde je n'aurais loupé cette traversée, un autre Rubicon, essayer de toucher du doigt les plaies géographiques, historiques et ô combien humaines d'une région.

medium_contientaldivide.JPGAvoir un pied sur le continent européen et un pied en Amérique sur cette faille d'Islande, toucher du doigt le Cercle pôlaire, frôler le tropique du Capricorne.

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Attachée au symbolisme et sentir la Terre vibrer : s'arrêter sur la " continental divide", là où les eaux de pluie doivent choisir leur chemin, à l'Est l'Atlantique ou à l'Ouest le Pacifique ( ligne de partage des eaux, limites des deux gigantesques bassins versants ), par hasard trouver un panneau qui nous dit qu'on est à mi-chemin entre le pôle Nord et l'Equateur...

Et là, envie d'arrêter la voiture dans une ligne droite du désert d'Atacama. Ouvrir la portière et me sentir etouffer des millions d'années qui reposent ici en paix, des millions d'années qu'il a fallu pour façonner ces paysages, imaginer l'eau là où le sel ronge les dernières tentatives de vie. Sentir le vent glacé dans mes cheveux et désirer retourner à la poussière...

Puis pousser jusqu'à Punta Arénas. Rechercher entre les îles, les rochers et l'océan le chemin parcouru par Magellan, m'avancer vers l'eau, ne pas faire attention aux enfants, aux chiens et aux hommes dans les bars, avancer jusqu'à ce que les vagues m'arrêtent et me dire que je suis arrivée au bout du monde. Enfin.

Rechercher désespérément un bâteau pour l'Antarctique. Penser qu'il y a encore des extrêmes où ma vie peut continuer...

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