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Quand on n’a pas d’enfant, Noël est une fête qui perd de son intérêt. Ce n’est qu’un constat, sans aigreur aucune.
Cette année, la soif d’ailleurs ne l’a pas emporté : je suis restée.
Et j’en profite pour voir le maximum de personnes, de l’ami qui habite au bout du monde, de passage dans la région, à l’amie du bout de la rue, celle de mon ancien village.
Je vais saluer ma famille, proche et élargie.
Chaque jour signe d’autres retrouvailles.
C’est simple, c’est bien.
Aucun cadeau n’aura plus de valeur que celle du moment partagé.
Pour confirmer le rendez-vous, j’ai envoyé un SMS à Odji.
Mon téléphone m’a rappelé que mon dernier short-message vers lui datait du 22 octobre 2015.
Soudain je me rends compte que ce jour, si proche, s’est éloigné.
Dans un coin de ma tête je pense que c’était il y a deux mois.
Mais ça fait un an et deux mois !
Je me demande où est passée cette année.
Qu’ai-je fais de ces douze mois ?
Je voyais les mois s’égrainer en vous faisant les chroniques post-opératoires, un an durant. Je voyais mon corps changer, la trace faire corps avec moi, mais je n’ai pas vu le temps passer.
Bien qu’ayant repris le cours de ma vie, je ne le suivais pas, je me laissais porter par le courant. Je gardais la tête hors de l’eau mais j’ai mis longtemps à me relever, sur la terre ferme.
Puis se dessina une nouvelle rentrée scolaire, la reprise. J’avais repris le dessus. Emportée par le challenge, j’ai beaucoup travaillé, j’aime cela, préparer, faire du neuf.
Et voilà que 2016 se meurt…
Mais pas moi !
Les réseaux sociaux larmoient, trop de disparitions pour cette fin d’année. Quelques milliers d’enfants morts de faim feront toujours moins de bruit que quelques célébrités qui s’en vont. Je ne parle même pas des migrants ou d’Alep dont on entend parler, même mal. J’évoque la mémoire des milliers dont on ne parle pas, au Malawi, en Ethiopie…
Je suis toujours là.
Je ne pourrais pas rattraper ce temps que je n’ai pas vu passer, mais s’il me reste assez de force pour continuer, avec un peu de chance, lui ne me rattrapera pas.
Pas tout de suite.
Je suis là.
Je ne sais pas s’il est bon que je m’y habitue.
Petite j’imaginais avec peine passer l’an 2000, le mythique.
Et voilà que 2017 se profile.
Alors je ne vais pas faire trop de bruit, je vais faire comme si je n’avais pas fini par réaliser que 2016 s’enfuit.
La coutume nous pousse à formuler des vœux comme on écrit au Père Noël.
A chaque rentrée de janvier, je tiens le même discours aux élèves, il faut leur dire la vérité : se souhaiter une bonne année (scolaire ou autre), ça ne sert à rien, il faut faire en sorte qu’elle le soit.
Il ne suffit pas de faire un vœu et de rester sur sa chaise.
Debout, peuples du monde !
Cependant je vais me plier à la coutume car la banalité des mots ne tue pas la sincérité, la pudeur s’habille de formules éculées.