On critiquera les réseaux sociaux comme on critique le capitalisme ou la mondialisation, on a tous un pied dedans, pour vivre avec le monde.
Facebook m'a fait découvrir de nombreuses personnes,
Découvrir : verbe transitif, mettre à nu, laisser voir, révéler, commencer de connaître, trouver ce qui était resté ignoré.
que je rencontrais ou pas,
avec qui je parlais ou pas,
mais que je suis et qui de même, s'inquiètent et s'enquièrent.
La distance parfois rapproche, l'anonymat libère.
Dans la multitude des liens superficiels, certains se lient plus solidement, sans base aucune, c'est la magie du rien.
De clic en clic, je suis tombée sur Aline P., artiste. Je ne saurais expliquer ce qui me touche chez elle, sa façon d'être, d'être femme. J'aime plus particulièrement ses photos, souvent du sang, souvent des poils. Mais elle s'exprime aussi par le dessin ou la poterie. Tout me semble respirer son âme.
Allez vous perdre sur son site : http://alinep.com/fr/
Tous les mois revient à ma mémoire son cliché « sangre impura », quand coule entre mes jambes ce rappel à ma condition.
Plus de trente ans que cela dure ces conneries !
Et pour quoi ?
Et pour qui ?
Comme une prison du temps,
une con-damnation,
un supplice qui revient,
qui revient...
Sangre impura
Tu es femme, voilà ta punition !
Mais pour quelle faute ? La punition d'Eve ? Quel homme a inventé ce concept, rejetant l'erreur sur la gente féminine dans son intégralité et surtout pour les siècles des siècles ? ! Je ne suis pas Amen ! Qui a introduit cette culpabilisation qui traverse encore les générations ?
Je n'enfanterai pas dans la douleur, c'est mon histoire, mais chaque mois je vis ces quelques jours en toute sérénité.
Et ces clichés sur l'humeur irascible ? Si les femmes maugréent, c'est justement contre ces idées reçues. Nous ne sommes pas de divines victimes !
Les couloirs de l'Histoire sont remplis de superstitions, de mises à l'écart, tentatives de réponse face au mystère de la féminité.
L’étymologie ne lie-t-elle pas utérus et hystérie ?
On pourrait penser que la ménopause libère l'impie impure, que nenni... Les superfluités non éliminées augmentent la dangerosité.
Jamais la femme ne sera libérée...
Je ne parlerai pas de la « taxe rose »...
Moi qui ne suis pas féminine, à peine femme, moi qui suis avant tout humaine, face à ces constats, je deviens féministe !
JE NE SUIS PAS IMPURE !
Sur cette affirmation sans appel, je vous laisse, je vais aller prendre un bain,
en pensant aux hommes,
en pensant à mes sœurs de sang,
en pensant à Aline,
en pensant à toi...