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Ses mains en moi

Il suffit parfois de rien, pour faire s'envoler l'imagination, un regard et l'on part.

Les hommes parlent avec leurs mains, même sans origines méridionales.

Plutôt ce sont les mains qui parlent d'eux : calleuses, rapeuses, soyeuses, frileuses. Doigts fins, doigts ronds, doigts épais, doigts carrés. Peau blanche, peau burinée, ongles noirs, ongles rongés, ongles oubliés...

Dans notre société la main est l'accès à l'être, par la poignée serrée on se salue, souvent le seul contact physique, viril, entre les partis.

Regarder les mains des hommes et les imaginer en moi.

Le toucher est unique, comme une empreinte digitale, l’étreinte digitale est une signature.

Ce ne sont pas les mains des hommes que j'aime, mais les mains de mes hommes, en plus de la faim, elles portent le souvenir et le désir. L'explorateur qui fouille en corps, le bafouilleur voyageur, le timide, l'expert qui appuie où ça pleure...

Peut-on vivre plus encore, peut-on encore découvrir ?

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Regarder les mains des hommes et les imaginer en moi.

Mièvre formule de littérature érotique.

Je regarde ses mains à lui, Olivier, et je sais qu'aucun homme ne saurait me pénétrer plus profondément que lui.

Mon chirurgien.

Du champ opératoire bleu débordent mes entrailles et il y va, une main, deux.

Comment peut-on vouloir, comment peut-on pouvoir ?

Rien qu'un homme qui mit ses mains en moi, comme un dieu, pouvoir de vie et d'encore.

Et moi qui dors !!!

Les mains des hommes, je ne peux plus les regarder sans penser au maelström intestinal, rangé, arrangé, là derrière la couture.

Les mains des hommes en moi je ne peux plus les imaginer plus bas...

A moins que(ue)...

Montre-moi tes mains...

 

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