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une autre étoile

 

J’ai commencé par l’appeler « ma belle », doucement, pour ne pas la brusquer.

Je lui ai dit que j’aimais la nudité des mots, qu’il fallait vivre sans se priver, que dire des mots édulcorés finissait par rendre la vie bien fade. Elle a compris, elle a accepté.

J’aime dire à mes amis que je les aime, même si je n’envisage pas de rapports intimes avec eux, plus personne ne sait dire « je t’aime » je veux retrouver du nu, de l’absolu, simplement, le brut d’une nouvelle sincérité.

J’aime dire aussi à mes amies qu’elles sont belles. Je dois avoir une manière de le dire qui trouble un peu.

Et oui, j’avoue, je suis trouble.

J’ai commencé par l’appeler «  ma belle » et elle s’est laissée faire…

Elle a même fini par me dire «  je te laisserai toucher mes cheveux »…

C’est à partir de ce moment là que j’ai eu envie d’elle…

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Je ne me sens toujours pas homosexuelle, toujours pas bi, je me sens simplement et encore sexuelle, avoir envie d’exprimer par le corps ce que mon cœur et mon âme demandent, laisser sortir de la chaleur, laisser venir le plaisir d’être ensemble.

Il est de hommes qui disent « posséder » pour parler de leurs performances sexuelles, il est des hommes qui disent « honorer », il est des  hommes qui disent « baiser »…

Je me suis longtemps demander ce que je disais, moi…

Bien sûr, je « fais l’amour »…

Bien sûr j’aime souvent dire que je « baise », pour me sentir plus sale, pour revenir juste au bestial, à l’a-sentimental auquel je fais semblant de croire. Dire que je baise, c’est repousser la morale qui me hante, dire que je baise, c’est vouloir me punir.

Mais, même si j’ai du mal à l’avouer, je crois que je seul verbe à utiliser est « aimer », mais pas de ce verbe niais et enfantin, pas de ce verbe outrageusement profond, sentimental, non, j’aime et cela englobe donc tous les sexes, cela n’a rien à voir avec les genres, cela est simplement, un élan du corps, un désir profond et viscéral, un acte d’une humanité folle.

Pour avoir une relation sexuelle, il me faut ce sentiment de tendresse qui ne serait pas faiblesse mais m’entraînerait vers l’abîme délicieux. Délicatement je tombe en amour et je veux concrétiser cet élan par le corps.

Je me suis toujours sentie coupable de ces sentiments incestueux qui m’ont parfois poussé à faire des propositions indécentes, connaître au lit, comme une autre proximité. Tous ceux pour qui je ressentais une forte attirance, une forte connivence, je finissais par les vouloir en moi.

Comme si tout ce que j’avais de plus précieux, de plus absolu à donner c’était mon corps.

Stella, j’ai voulu l’aimer.

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