gravée dans l'anneau la date qui a fait basculer ma vie, avec ton prénom.
je me dis, là, que le 20 avril serait plus beau s'il n'était suivi de l'ombre du 21.
je regarde les rides de mes mains et j'essaye de voir où va ma ligne de vie...
En poursuivant votre navigation sur ce site, vous acceptez l'utilisation de cookies. Ces derniers assurent le bon fonctionnement de nos services. En savoir plus.
gravée dans l'anneau la date qui a fait basculer ma vie, avec ton prénom.
je me dis, là, que le 20 avril serait plus beau s'il n'était suivi de l'ombre du 21.
je regarde les rides de mes mains et j'essaye de voir où va ma ligne de vie...
les promesses n'engageant que ceux qui y croient, mes rêves de voyage n'engagent que moi...
la traversée de l'Amou Daria fut un grand moment pour moi. Et pourtant c'était très laid...
Moi je n'ai vu que ces barges sans âge mises bout à bout, dont la jointure trop usée gardait trace des accidents passés et laissait entrevoir l'eau boueuse. Moi, j'ai vu ce fleuve mythique, ancien Oxus, que l'Urss a épuisé à force d'irrigation pour le prestige de la grande nation cotonnière... Moi j'ai senti là, au bout du fleuve, la mer d'Aral se mourrant sous les yeux navrés mais fermés de l'humanité. Moi, j'ai vu dans ces véhicules démodés et polluants les souvenirs d'un système passé auquel des gens avaient bien du croire. Pour rien au monde je n'aurais loupé cette traversée, un autre Rubicon, essayer de toucher du doigt les plaies géographiques, historiques et ô combien humaines d'une région.
Avoir un pied sur le continent européen et un pied en Amérique sur cette faille d'Islande, toucher du doigt le Cercle pôlaire, frôler le tropique du Capricorne.
Attachée au symbolisme et sentir la Terre vibrer : s'arrêter sur la " continental divide", là où les eaux de pluie doivent choisir leur chemin, à l'Est l'Atlantique ou à l'Ouest le Pacifique ( ligne de partage des eaux, limites des deux gigantesques bassins versants ), par hasard trouver un panneau qui nous dit qu'on est à mi-chemin entre le pôle Nord et l'Equateur...
Et là, envie d'arrêter la voiture dans une ligne droite du désert d'Atacama. Ouvrir la portière et me sentir etouffer des millions d'années qui reposent ici en paix, des millions d'années qu'il a fallu pour façonner ces paysages, imaginer l'eau là où le sel ronge les dernières tentatives de vie. Sentir le vent glacé dans mes cheveux et désirer retourner à la poussière...
Puis pousser jusqu'à Punta Arénas. Rechercher entre les îles, les rochers et l'océan le chemin parcouru par Magellan, m'avancer vers l'eau, ne pas faire attention aux enfants, aux chiens et aux hommes dans les bars, avancer jusqu'à ce que les vagues m'arrêtent et me dire que je suis arrivée au bout du monde. Enfin.
Rechercher désespérément un bâteau pour l'Antarctique. Penser qu'il y a encore des extrêmes où ma vie peut continuer...
Parfois dans la boite un petit bout de carton presqu'anachronique, des mots convenus et une signature, des prénoms qu'on avait, pour certains, presqu'oublié.
merci de vos signes.
Le prix du juste choix revient à Vivi pour ses macareux moines, ma bestiole préférée...
qu'est-ce que j'ai derrière la tête ?
Les souvenirs aigre-doux des premières fois :
premier mélange de langues, pro-sémite
première visite en moi
premier frisson
première union-officielle
première union-communion
premier avion
première maison
Et ce silence assourdissant des non-souvenirs : pas de disputes, pas de pleurs d'enfants.
Je pense à toi - commodité du pronom personnel finalement très impersonnel-
Derrière ma tête il y a peut-être, au delà du besoin de rédiger mon testament en ces lieux, l'envie irrépréssible de vivre encore un peu.
il faut un office du tourisme pour préserver les maisons traditonnelles de Santana.
Quel office conserve notre amour comme au premier jour?
A bien y réfléchir je ne veux pas revenir dans cette chambre de Freyming... Je veux pousuivre le chemin, voir de quelles fleurs il est bordé.
comme une énumération à la Prévert, dans mon panier de pique-nique il y aurait en vrac ( liste non exhaustive ):
- de la salade shopska de Bulgarie
- de la caipirinha du Brésil
- de la seafood showder de Nouvelle-Zélande
- des pasteis de Lisbonne
- du Cuba libré de La Havane
- des spaghetti au pesto du Murano
- des canelés de Bordeaux
- de la bière à la banane du Burundi
- de la bière Dodo de la Réunion
- de la puncha de Funchal
- du lobster de Nouvelle Ecosse
- de la fougasse à la fleur d'oranger du Grau Du Roi
- du pain au chorizo d'Estoril
- de l'ice cream américaine
- des crèpes au blé noir de Vannes
- du kouing Aman de Lorient
- du Cantal - vieux du marché de Saint Céré
Mondialisation des plaisirs terrestres ?
ha, j'oubliais... Pense à amener des fleurs des îles ( car c'est aux hommes de penser à ça ) : des oiseaux de paradis...