https://youtu.be/ArLlMLuzcFA?si=Dj3gwBkukaSD0x0G
Elles sont revenues, les minutes qui durent des heures : surveillance du brevet. Rédaction d’un petit bilan de l’année écoulée, pour tuer le temps, avant que cela soit lui qui nous tue.
Elles ont revenues, les douleurs intestines que j’aurais voulu ne plus jamais connaître.
Elles ont revenues, ces douleurs que je me refuse à reconnaître.
Les mois se sont succédés à toute vitesse, trente et unième année d’enseignement et la retraite qui pourtant s’éloigne.
Le crû ne fut pas excellent mais la gestion ne s’en est pas révélée trop pénible, mes nombreuses activités extérieures ont encore accéléré le temps.
L’année scolaire s’est donc déroulée sans anicroche, mais sans accroche également. De quoi ne pas être trop dégoûtée du métier, j’aime toujours préparer, corriger, transmettre… Mais je me fatigue sur la discipline et me désole que l’on cache une forme de maltraitance sous le nom d’inclusion, faute de structures adaptées. Mes collègues sont des humains comme les autres, faillibles, parfois sympathiques, parfois insupportables, le plus souvent indifférents. Le vrai problème reste celui des moyens et des politiques mises en œuvre pour les utiliser. Les projets devant se faire à budget constant, il n’y a plus de projet ( le bénévolat a trouvé ses limites ), il n’y a même plus d’enveloppe pour les manuels scolaires. Qui sait cela ? La France reste indifférente, soldats de l’ombre, nous gardons les enfants en tentant de les former. Mais à quoi faut-il les préparer ? Un monde qui se délite, des conflits qui se multiplient et une planète écologiquement à bout.
Finalement, c’est peut-être cela qui me donne mal au ventre...